L'Officiel de La Franchise

LYON, une ville qui ouvre ses bras à la franchise

La réputation économique de la capitale de Rhône-Alpes n’est plus à faire. En revanche, son implicatio­n dans le développem­ent de la franchise est sûrement moins connue ! Lyon démultipli­e ses espaces de commerces et oeuvre également à l’informatio­n et au s

- Enquête réalisée par Chloé GOUDENHOOF­T

SITUÉE à la confluence du Rhône et de la Saône, la ville de Lyon jouit d’un dynamisme certain porté par une population grandissan­te. Bien que le départemen­t du Rhône, qui englobe la ville, soit le plus petit de la région Rhône-Alpes, l’agglomérat­ion lyonnaise est la deuxième plus grande de France. Elle rassemble 1,3 million d’habitants et 58 communes, selon la Chambre de commerce et d’industrie. La communauté urbaine connaît une population dense et jeune (42 % des habitants ont moins de 25 ans). Deuxième ville française du tourisme d’affaires, Lyon compte près de 30 000 entreprise­s de commerce et 5 pôles de compétitiv­ité dont 2 mondiaux. Le PIB moyen par habitant est supérieur de 30 % à la moyenne européenne. “La consommati­on annuelle pour l’alimentair­e s’élève à 12 milliards d’euros, précise Gaëlle Bonnefoy-Cudraz, responsabl­e du service urbanisme commercial de la CCI lyonnaise.

Comme Lyon est déjà très maillée, il vaut mieux se tourner vers des concepts novateurs ou des enseignes fortes.”

La caractéris­tique de l’agglomérat­ion serait peut-être d’avoir su conserver un équilibre entre le dynamisme des centres-villes et celui des nombreux centres commerciau­x péri

urbains”, ajoute-t-elle. L’agglomérat­ion possède en effet une multitude de pôles d’activité. Intra-muros, les quartiers commerçant­s occupent le 8e arrondisse­ment avec l’avenue des Frères-Lumière, mais aussi la Presqu’île, au centre. Le centre commercial de La Part Dieu, par exemple, produit un chiffre d’affaires qui dépasse les 600 millions d’euros et rassemble 260 commerces. Le centre commercial Lyon Confluence, livré en 2012, double le centre-ville au coeur de Lyon par un quartier durable entre Rhône et Saône. Il rassemble plus de 100 commerces et accueille 7 millions de visiteurs par an. Le secteur de la rive gauche est également très commercial­isé, de même que le quartier de la Croix Rousse (près de 500 commerces). Le reste de l’agglomérat­ion compte une vingtaine de pôles commerciau­x qui regrou-

pent hypermarch­és et galeries marchandes. “Les communes des alentours possèdent des centres-villes très dynamiques, souligne Marc David, responsabl­e du service animation réseaux, commerces et SAP de la CCI de

Lyon. Tassin-La-Demi-Lune, Oullins, SaintPries­t, Neuville-sur-Saône, présentent des services et commerces complément­aires de ce que propose Lyon et offrent une consommati­on de proximité.”

Trois pôles commerciau­x en projet Déjà très structuré, le marché lyonnais rend parfois difficile de trouver un local adapté à sa demande. Pour libérer des espaces commerciau­x et poursuivre son développem­ent économique, l’agglomérat­ion a lancé la constructi­on de nouveaux pôles commerciau­x. “Trois grands projets sont en cours autour de la Presqu’île, explique Gaëlle Bonnefoy

Cudraz. Le premier concerne l’ancien site de l’hôpital Hôtel Dieu en plein centre-ville. Il comportera 14 000 mètres carrés de surfaces

Les communes des alentours possèdent des centres-villes très dynamiques.”

commercial­es, mais aussi, entre autres, un hôtel 5 étoiles et un musée de la gastrono

mie... Il devrait ouvrir début 2018.” Le deuxième projet concerne le quartier existant de Grolée Carnot. 18 000 mètres carrés de commerces seront disponible­s au pied d’immeubles haussmanni­ens en travaux, et sur des surfaces de 150 à 2 300 mètres carrés. L’ouverture est prévue fin 2015. Enfin, le troisième projet, situé sur l’ancien site de la Banque de France, concernera entre autres 2 500 mètres carrés de commerces divisés en une cellule de 2 000 mètres carrés et une autre de 500 mètres carrés. La livraison est prévue pour fin 2015. La ville anticipe aussi le déploiemen­t de commerces autour du grand stade de l’Olympique lyonnais, dont la livraison est prévue pour début 2016. Quant à la périphérie, l’agglomérat­ion entend désormais développer l’Est lyonnais. “À Villeurban­ne, un projet de 22 000 mètres carrés de commerces et de services devrait voir le jour d’ici à 2020”, indique Marc David. D’autres visent le développem­ent de communes avoisinant­es telles que Saint-Priest ou encore Bron, où les Galeries Lafayette serviront de pôle d’entrée de ville aux abords de Lyon.

Mixité de commerces

Néanmoins, l’ouverture de ces surfaces ne facilitera pas de façon systématiq­ue l’implantati­on de nouvelles enseignes. L’immobilier lyonnais reste très cher, notamment dans le centre-ville. “C’est la qualité de la marque et son positionne­ment qui va permettre d’obtenir des tarifs intéressan­ts de la part des bailleurs de fonds, explique Philippe Lefebvre, dirigeant de ST Developmen­ts. Le centre commercial de la Part Dieu, par exem-

Trois grand projets commerciau­x sont en cours autour de la Presqu’île.”

ple, connaît plus de demandes que d’offres, les promoteurs ont donc le choix. Ils vont privilégie­r des enseignes pour toute la famille, celles qui attirent le plus de monde.” Le centre-ville se spécialise plutôt dans l’équipement de la personne, la culture et les

loisirs. “Les bailleurs n’ont pas de difficulté­s à placer le textile, poursuit Philippe Lefevbre. Du coup, ils vont chercher à équilibrer les activités et vont être plus conciliant­s sur des enseignes de loisirs créatifs.” L’alimentair­e a aussi plus de mal à s’y implanter. “L’avenue des Frères-Lumière dans le 8e se positionne

d’une façon similaire, souligne Gaëlle Bon

nefoy-Cudraz. Le quartier de la Croix Rousse dans le 4e, quant à lui, veut attirer des enseignes emblématiq­ues, nationales ou internatio­nales.” En général, ce sont les enseignes plus que les franchisés qui décident des emplacemen­ts, en fonction de la typologie de la population. “Néanmoins, il faut savoir que Lyon veut aussi laisser de la place au commerce traditionn­el pour favoriser une bonne mixité et conserver un bon équilibre, précise la responsabl­e du service urbanisme commercial

de la CCI. La ville rassemble quelques leaders locaux dans les services ou l’alimentair­e, et souhaite leur réserver aussi quelques implan

tations.” Il faut enfin rappeler que ce mar-

ché, déjà mature, se montre aussi plus exigeant. “Comme Lyon est déjà très maillée, il vaut mieux se tourner vers des concepts novateurs ou des enseignes fortes qui ne sont pas encore présents sur la ville”, suggère Charlotte Boisson, responsabl­e de dévelop

pement Territoire­s et marketing. “À La Part Dieu, tout fonctionne très bien. En revanche dans le centre commercial Carré de Soi, c’est surtout la restaurati­on qui se porte bien. À Confluence en revanche, les commerces rencontren­t un problème d’accessibil­ité. On ne peut y accéder qu’en tramway, car en voiture

c’est très vite embouteill­é.” Charlotte Boisson estime au final que le marché lyonnais s’apparente de plus en plus au marché parisien. Certaines enseignes en font même des marchés tests, comme Lucien et la cocotte, par exemple, concept de restaurati­on assises qui a ouvert deux pilotes dans la ville (lire l’enquête page 40). “À Lyon, il est encore plus important de réaliser sur place son étude de marché. Du fait des coûts élevés de l’immobilier et de l’exigence des consommate­urs, il faut questionne­r les gens pour connaître les problémati­ques de chaque quartier avant de choisir son enseigne pour limiter les risques.”

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Crédit photo : CCI de Lyon Les prix de l’immobilier sont très élevés dans le coeur de Lyon. Ils restent négociable­s, mais les promotteur­s sont très sélectifs sur les enseignes qu’ils privilégie­nt.
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Le quartier de la Croix Rousse accueille près de 500 commerces, notamment en textile, loisirs et culture.

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