MANAGERS
Ces franchises sont faites pour vous !
SE lancer dans l’aventure de l’entrepreneuriat, même sous enseigne, est une opération délicate autant pour le réseau que pour le futur chef d’entreprise. L’exercice prend une autre dimension quand il s’agit d’emblée de tomber dans le bain de l’entrepreneuriat à la tête d’une équipe de plusieurs salariés, et d’emmener ainsi d’autres personnes dans la barque. Si l’ensemble des réseaux sont extrêmement attentifs au recrutement de leurs futurs franchisés, les exigences sont bien différentes selon la nature et la réalité quotidienne des activités. Ainsi, certaines enseignes, avant de rechercher des profils de commerçants sollicitent en premier lieu des meneurs d’hommes.
Une qualité inhérente
C’est notamment le cas chez Baïla Pizza, réseau de restauration à thème, au sein duquel les franchisés sont amenés à manager entre 10 et 20 personnes dès l’ouverture d’une nouvelle unité. “Il y a deux dimensions, analyse Erwan Rouxel, son directeur général. La capacité à animer une équipe et l’envie de le faire.” Estimant que le métier de gérant d’un restaurant génère des contraintes sur le plan de la gestion des équipes (lire enca-
dré). “Il ne faut pas que cette dimension de management soit subie. Si on sent qu’il y a une faiblesse rédhibitoire sur l’aspect management on ne poursuit pas avec le candidat”. Pour cela, le franchiseur essaie non seulement d’évaluer l’expérience du candidat, mais surtout d’analyser son appétence sur cette partie-là. “Il est plus facile de former une personne qui ne sait pas manager, que d’en faire travailler une qui n’en a plus envie,” ajoute-t-il. Une notion également prioritaire chez Norauto, mais qui passe après la qualité de commerçant. “L’effectif moyen d’un centre est de 8 collaborateurs, et l’équipe peut être composée de 15 personnes, souligne Fabrice Flamand, directeur du recrutement. Notre défi est donc de sélectionner des managers de terrain capables d’animer une équipe au quotidien autant sur les métiers de la vente que sur des fonctions plus techniques.” Chez Norauto, comme dans la plupart des autres enseignes, le turnover est inhérent à la première année d’activité, et atteint en moyenne 50 % à ce stade. Une situation également présente chez KFC, réseau dans lequel les nouveaux franchisés peuvent avoir jusqu’à 100 personnes à manager sachant que l’effectif moyen d’un restaurant se situe entre 30 et 60 salariés. “Le niveau de turnover est important, le franchisé est en recrutement de manière régulière”, confirme Benjamin Bohbot, franchise developement manager chez KFC France. D’autant qu’au sein du réseau, les franchisés sont rapidement invités à devenir
multisites et à ouvrir de nouveaux restaurants. “Nos partenaires peuvent potentiellement arriver à la tête d’une PME de 300 personnes, autant dire que les enjeux de management sont extrêmement importants”, ajoute Benjamin Bohbot.
Des outils maison
Au-delà du recrutement, afin d’assister les nouveaux franchisés, les réseaux à la recherche de managers mettent en place des outils dédiés, à l’image de Memphis Coffee. “Nous fournissons, lors de nos formations, des cours théoriques pour leur apporter notre savoir, mais surtout un point de vue sur les différentes façons d’agir, selon les situations, éclaire Rodolphe Wallgren, PDG et fondateur de l’enseigne. Pour cela, nous utilisons nos
sites pilotes.” Chez Baïla Pizza, le franchiseur met à disposition de ses partenaires une série d’outils pour les entretiens, le suivi des salariés ou encore les recadrages. Un moyen, selon l’enseigne de faciliter la gestion des problèmes quotidiens comme le respect des horaires, l’implication dans l’entreprise à hauteur de ce qui est attendu ou le fonctionnement du restaurant de manière générale. Afin de s’assurer que ses franchisés sauront comment réagir en toute circonstance, KFC n’hésite pas à les mettre en situation pendant trois mois en restaurant avant même que leur candidature ne soit validée. “Il faut que nos futurs partenaires aient une vision fidèle de la réalité, explique Benjamin Bohbot. Pour nous, il s’agit de ne pas envoyer quelqu’un au casse-pipe.”