RÉGION CENTRE-VAL DE LOIRE
AVEC plus de 2,5 millions d’habitants, la région Centre-Val de Loire est un territoire assez contrasté. Si elle arrive en deuxième place (ex-æquo avec l’Île-de-France et la Corse) en nombre de projets en franchise suivis et aboutis rapporté à la population, la région reste l’une de celles où le commerce de détail est sous-représenté ( 12e sur 13). Plus globalement, le territoire souffre d’une petite densité commerciale, se plaçant à la 11e place sur 13 régions.*. “Côté population, elle arrive également à l’avant dernière place, donc cela s’explique. Mais c’est clairement une région qui est encore un peu sinistrée”, estime Charlotte Boisson, directrice du développement de Territoires et Marketing. Concrètement, un tiers de l’activité commerciale régionale reste aujourd’hui concentrée dans les pôles de Tours et d’Orléans. Selon la Chambre de commerce et d’industrie de la région, ces deux villes génèrent chacune un chiffre d’affaires de 2 milliards d’euros chaque année quand les pôles d’activité intermédiaires de Chartres, Blois, Bourges et Châteauroux réalisent entre 600 et 900 mil-
lions d’euros de revenus. “Tours et Orléans restent principalement intéressantes pour de futurs franchisés, souligne Philippe Lefebvre, gérant du cabinet de conseil ST Develop
ments. Ces deux villes possèdent des zones de chalandise supérieures à 150 000 habitants quand les autres localités tournent entre 10 000 et 50 000.”
Des centres-villes au point mort
L’une des particularités de la région est qu’aujourd’hui les centres-villes des différentes agglomérations sont quasiment au point mort. “Il y a une vacance commerciale assez conséquente, les centres-villes sont de moins en moins actifs”, indique Charlotte Boisson. En effet, selon le rapport “La revitalisation commerciale des centres-villes”, remis au gouvernement en octobre 2016, l’ensemble des agglomérations de la région, hormis Tours et Orléans, affichent des taux de vacance commerciale élevés : plus de 7,5 % pour Blois et Chartres, supérieur à 10 % pour Bourges ou encore plus de 15 % pour Vierzon et Dreux. “Alors même si les locaux sont davantage abordables, ce n’est pas la meilleure opération de s’installer en centre-ville alors que la population déserte ces localités pour faire son shopping,
conseille Charlotte Boisson. Il vaut mieux privilégier les zones commerciales en périphé
rie, qui sont clairement plus dynamiques.” La région compte en effet un certain nombre de projets d’extension ou de création de zones commerciales. D’ici deux à trois ans, un retail park de 80 000 mètres carrés doit sortir de terre à côté de Chartres. À Bourges, c’est la zone commerciale du magasin Carrefour qui a subi un agrandissement, passant de 15 à 45 boutiques. “Être présent dans les centres commerciaux est intéressant car vous bénéficiez du flux shopping. Ils sont de plus en plus
nombreux à s’ouvrir à la franchise. Il faut donc saisir les opportunités dans ces endroits tout en restant vigilants sur les conditions locatives. C’est certain que s’il ne reste qu’une cellule commerciale disponible, elles seront
davantage intéressantes”, analyse Charlotte Boisson. S’installer en centre-ville peut être une bonne opération si votre idée s’inscrit dans une politique de re-dynamisation du coeur de ville, comme c’est le cas à Blois avec le projet “les passerelles Saint-Vincent”, validé fin 2016. Le quartier accueillera 25 boutiques soit plus de 7 000 mètres carrés de surface de vente supplémentaire. Restez tout de même vigilant car s’installer dans des localités de centre-ville dépend avant tout de votre projet et de votre concept, selon Philippe Lefebvre. “Si vous souhaitez davantage une clientèle piétonne, privilégier un emplacement en ville est conseillé. Mais c’est vraiment du cas par cas.”
Services à la personne et commerce spécialisé
Cela sera à étudier en fonction du secteur d’activité que vous souhaitez intégrer. Un
choixqui sont que déjà vous devrez représentésfaire en dans analysantla localité ceux géographique que vous souhaitez investir. “À Tours, par exemple, le secteur de la restauration est déjà bien présent, indique
Philippe Lefebvre. Notamment parce que la ville est très étudiante.” Plus globalement, les domaines du bâtiment, de la décoration ou de l’équipement de la maison mais aussi de l’immobilier et de l’équipement de la personne sont aujourd’hui bien représentés sur l’ensemble du territoire régional. “À l’inverse, les secteurs de l’automobile, de la beauté et de la remise en forme offrent de belles perspectives. Idem pour le commerce alimentaire spécialisé, et plus précisément, celui de l’épicerie fine moyenne-gamme”, souligne Charlotte Boisson. Même son de cloche pour Philippe Lefebvre qui estime que les concepts d’épicerie qualitative permettent d’investir les centre-villes. “Aujourd’hui il y a peu d’offres sur la région. Ou alors elles sont monoproduit (thé, chocolat). Il y a donc des places à prendre en proposant des offres globales (épicerie, salé, sucré), ce que proposent certaines enseignes”, indique-t-il. Du côté des services aux particuliers il y a également des opportunités à saisir. Notamment parce que la région Centre-Val-de-Loire affiche une population de plus en plus vieillissante. Comme le démontrent les chiffres de la CCI, plus de 26 % de la population régionale est
âgée de 60 ans et plus. “Ce sont des clients potentiels pour toutes les activités de jardinage et d’entretien de la maison, précise
Charlotte Boisson. Par ailleurs, la région est en dessous de la moyenne nationale sur les 20-39 ans, les ménages qui ont généralement le plus d’enfants en bas âge. Ce n’est donc pas sur la garde d’enfant que je conseillerais de miser…”
“À Tours, par exemple, le secteur de la restauration est déjà bien présent.”