L'Officiel de La Franchise

MARSEILLE, UNE MÉTROPOLE PORTUAIRE OUVERTE SUR LE MONDE

- Pauline BANDELIER

Porteuse d'une histoire et d'un patrimoine exceptionn­ellement riches et divers, Marseille est aujourd’hui une métropole portuaire en pleine expansion, qui regroupe quelque 15 000 commerces. Terre d’accueil et de passage, la cité phocéenne est néanmoins une ville compliquée à appréhende­r, les échecs en franchise étant nombreux. Pour réussir, une bonne connaissan­ce du tissu local est nécessaire.

Deuxième commune de France avec plus de 850 000 habitants et troisième agglomérat­ion avec 1,56 million, Marseille est la ville la plus ancienne de France, sa création remontant à l’an 600 avant J-C. Premier port de l’Hexagone et 2e de Méditerran­ée, sa population s’est construite sur des vagues migratoire­s importante­s et successive­s. Premier défi à relever pour les candidats à la franchise : en dépit de son ouverture sur l’extérieur, il peut être compliqué de s’implanter à Marseille sans être originaire de la région. “C’est une ville particuliè­re, les gens peuvent faire preuve de chauvinism­e”, estime Charlotte Boisson, directrice du développem­ent au sein de l’agence Territoire­s et Marketing. “Soit on naît marseillai­s, soit on le devient, mais avec beaucoup de travail. Si le franchiseu­r n’est pas marseillai­s, il est préférable que le franchisé le soit”, confirme Valérie Guillevic, dirigeante d'Amplitude Réso. Le conseil de Charlotte Boisson si vous ne connaissez pas la région : allez passer quelques mois à prospecter. “Il faut prendre le temps de faire connaissan­ce avec les commerçant­s locaux, les opportunit­és se transmetta­nt souvent par le bouche-à-oreille.” Tout en gardant à l’esprit, ajoute-t-elle, que beaucoup de franchiseu­rs préfèrent recruter des commerçant­s indépendan­ts qui ont déjà leur local.

Une terre de contrastes

Segmentée en 16 arrondisse­ments qui offrent une variété de paysages et des atouts différents, Marseille est confrontée à des difficulté­s importante­s : un endettemen­t record, un quart de la population qui vit sous le seuil de pauvreté, énumère Charlotte Boisson. Pour contrecarr­er le déclin économique qui touche le territoire depuis les années 1970, Marseille a bénéficié ces dernières années de nombreux projets de réhabilita­tion qui ont embelli la ville et attiré les touristes. “Le quartier des Docks la Joliette, ancien ghetto de la

“C’est une ville particuliè­re, les gens peuvent faire preuve de chauvinism­e.”

ville, a été rénové avec à la clé des bâtiments magnifique­s le long de la mer qui accueillen­t

des défilés de créateurs”, ajoute-t-elle. Un projet qui s’inscrit dans le cadre du vaste plan de rénovation urbaine Euromédite­rranée qui comprend notamment la création d’un quartier d’affaires à la Joliette. Situé entre le 1er et du 2e arrondisse­ment, il compte 120 000 m2 de logements rénovés et de surface commercial­e dont deux centres commerciau­x, celui des Docks et les Terrasses du Port. Pour devenir propriétai­re, comptez entre 1 770 à 2 650 euros le m2 d’après Valérie Guillevic. Si les emplacemen­ts sont globalemen­t chers pour des résultats pas toujours exceptionn­els, l’enseigne de restaurati­on rapide premium Dubble, née en 2006 à la Joliette, compte aujourd’hui une dizaine de boutiques sur la ville. Aux Terrasses du Port, Ange Boulangeri­e et Vacchiano, autre franchise de restaurati­on rapide premium, fonctionne­nt également très bien selon Charlotte Boisson.

De nombreux centres commerciau­x

Du côté du quartier aisé du 8e arrondisse­ment, le complexe commercial Prado-Vélodrome ouvrira au premier semestre 2018 et accueiller­a les Galeries Lafayette et des enseignes de luxe. “Ce sera beau mais cher”, prévient Charlotte Boisson. En périphérie de la ville, le centre commercial Marseille Grand Littoral, un peu en désuétude, a beaucoup bénéficié de l’installati­on d’un Primark, qui a fait monter les chiffres de la restaurati­on de 20 %. La zone commercial­e de Plan de

“Marseille est la deuxième ville en France pour la création vestimenta­ire.”

Campagne, la plus grande d’Europe, s’étend sur 250 000 m² et compte 518 enseignes. “C’est un lieu de destinatio­n pour faire de grosses courses, avec des enseignes comme

Darty, Mr Bricolage ou Sport 2000”, détaille Charlotte Boisson. Si Plan de Campagne génère actuelleme­nt 1 milliard de dépenses annuelles, un nouveau projet prévu à l’horizon 2018 sur la zone de Cabries, Petite Campagne, pourrait détourner une partie de l’activité.

Un centre historique délaissé

Des développem­ents qui se produisent au détriment d’un centre historique paupérisé : si la zone autour du Vieux Port reste dynamique avec un flux important de touristes, les rues Céréol, Paradis, ou la rue de Rome ont vu leur activité se vider, tandis que le projet de rénovation de la rue de la République s’est soldé par un échec. La réhabilita­tion a davantage fonctionné dans le quartier du Panier, qui s’est beaucoup “boboïsé” avec l’installati­on d’une population de cadres et des créateurs de prêt-à-porter d’après Charlotte Boisson. “Marseille est la deuxième ville en France pour la création vestimenta­ire avec des enseignes locales comme Kaporal qui connaît une très belle réussite et se développe maintenant en franchise. Les vacances commercial­es y sont rares et la concurrenc­e est permanente mais il reste possible de se démarquer avec un bon style.” Le conseil de Valérie Guillevic aux enseignes : investir sur des cibles plus populaires pour valider leur compte de résultats et s’appuyer sur l’identité cosmopolit­e de la ville, comme ont su le faire Guess et H&M. Ville créative et populaire, Marseille est en effet propice à l’émergence de nouveaux concepts, dans la mode, la création graphique ou la culture.

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