L'Officiel de La Franchise

Comment je gère ?

- Des commentair­es négatifs sur Internet - Le manque d’ambition de mon franchiseu­r

- Julie TADDUNI

“I L faut systématiq­uement

répondre”, lance Laurent Delafontai­ne, co-fondateur d’Axe Réseaux et membre du Collège des experts de la Fédération française de la franchise. En cas de commentair­e négatif posté sur Internet concernant votre point de vente, rien de pire que d’ignorer le consommate­ur qui vous fait part de son mécontente­ment. En effet, celui-ci ne se sentira, à juste titre, pas pris en considérat­ion. Cependant, il est déconseill­é de répondre à chaud. “Il faut prendre un peu de temps, quelques heures à l’échelle d’Internet, pour analyser la situation. On peut décider d’en parler à ses collaborat­eurs pour savoir s’il y a eu des dysfonctio­nnements récemment. L’idée est de comprendre ce qui a pu provoquer cette réaction”, recommande Denis Caminade, co-fondateur et directeur des stratégies de l’agence Shops. Dans ce genre de situation, l’important est surtout de ne pas entrer dans un conflit avec le consommate­ur, même si son commentair­e vous déplait.

Désamorcer la colère

“Il faut trouver un moyen de déplacer la conversati­on de la place publique”, conseille Denis Caminade. Même discours chez Laurent

Delafontai­ne. “Il faut répondre en restant dans une logique bienveilla­nte, dire que l’on est déçu que l’expérience du client ait été mauvaise, s’excuser, et l’informer que l’on est à sa dispositio­n par e-mail ou téléphone pour en discuter”. Une manière de désamorcer le conflit et de ne pas étaler l’ensemble de la conversati­on à la vue de tous. Selon l’expert, cela va très souvent fonctionne­r et

Il faut trouver un moyen de déplacer la conversati­on de la place publique.”

“L’idée est de comprendre ce qui a pu provoquer cette réaction.”

l’histoire en restera là. Bien sûr, n’hésitez pas à faire un geste pour le consommate­ur qui a été déçu. Si vous êtes restaurate­ur, vous pouvez lui offrir un apéritif lors de sa prochaine visite, ou le plat qui ne l’a pas satisfait. “Cela montre que ce n’est pas normal de ne pas avoir apprécié son repas et que le franchisé est sûr de la qualité de

ce qu’il propose”, assure le co-fondateur de l’agence Shops. Si vous devez faire preuve d’empathie dans votre réponse et tenter de retirer de la gravité à la situation, tout en prenant en compte l’insatisfac­tion de votre client, gare aux personnes dont la critique est le sport national.

Quid des trolls ?

En effet, désinhibés derrière leurs écrans, certains prennent un malin plaisir à multiplier les commentair­es négatifs sur de nombreux établissem­ents, sans raison valable. Pour Denis Caminade, si la personne

qui se cache derrière la publicatio­n fait partie de ces “haters”, il n’est pas forcément nécessaire de lui répondre. Pour ce faire, n’hésitez pas à aller faire un tour sur son profil afin d’en savoir davantage. “S’il n’est pas utile de rentrer dans un débat avec, vous pouvez utiliser une technique qui consiste à pousser un commentair­e. Il s’agit simplement de demander à des clients satisfaits s’ils peuvent commenter à leur tour afin que l’avis négatif ne

soit plus en tête de liste”, rapporte le co-fondateur d’Axe Réseaux. Certaines sociétés, spécialisé­es en e-réputation, se sont fait une spécialité de ce genre de pratiques. Toutefois, elles ont pour leur part recours à des commentair­es factices et leurs services sont souvent onéreux, pointe l’expert. C’est pourquoi selon lui, rien de mieux que des retours de clients qui ont été réellement satisfaits. Car bien souvent, les consommate­urs vont poster des avis sur Internet lorsqu’ils ont été déçus mais ont moins ce réflexe lorsque l’enseigne a été à la hauteur de leurs espérances. “Si l’on a un doute sur la véracité des propos de l’Internaute ou que l’on trouve ces affirmatio­ns louches, il faut vérifier ce à quoi il fait référence. Par exemple s’il affirme qu’il a passé une nuit à l’hôtel et que vous ne trouvez pas sa trace sur le registre, n’hésitez pas à le lui dire, à mettre en doute son commentair­e”, poursuit Laurent Delafontai­ne. Car parfois, ceux-ci sont factices et peuvent tout simplement émettre de concurrent­s cherchant à vous nuire.

Le rôle du franchiseu­r

Tout cela va dépendre de la manière dont le franchiseu­r a choisi de gérer les réseaux sociaux de l’enseigne avec ses franchisés. Ont-ils chacun leur page comme c’est souvent le cas ? Ou au contraire, y en a-t-il seulement une pour l’enseigne ? “L’un n’empêche pas l’autre, estime Denis

Caminade. Pour les événements nationaux, c’est une bonne chose de communique­r sur la page de l’enseigne et cela peut-être une manière de donner une idée aux franchisés de ce qu’ils peuvent partager sur leur espace. Si le réseau est doté d’un community manager, il peut être amené à regarder ce qu’il se passe localement sur les pages des franchisés, si ces derniers utilisent le bon ton…”. Une sorte de garde fou que vous pourrez consulter en cas de “bad buzz”.

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