L'Officiel de La Franchise

Sécuriser son point de vente

- Pauline BANDELIER

La nécessité d’une sécurisati­on est toujours présente, mais les besoins varient en fonction des moments de la journée et de la nature de l’enseigne. Ainsi, si en période d’ouverture du magasin il convient de lutter contre le vol et de protéger le personnel, pendant la fermeture c’est surtout face au risque de cambriolag­e qu’il faudra se prémunir. Tour d’horizon des solutions les plus efficaces.

ntre 2013 et 2016, les vols à main armée dans les commerces ont connu une baisse conséquent­e de 68 % selon l’Observatoi­re national de la délinquanc­e et des réponses pénales. Par ailleurs, les derniers chiffres du ministère de l’Intérieur font état d’un faible recul mais continue des infraction­s contre les commerces au sens large*, (- 0,05 % entre les 1er trimestres 2017 et 2018). Pour Ralph Bonan, président d’Abscisse Sécurité Groupe, ces bons chiffres sont le résultat d’une évolution des techniques : “Les portes blindées, les coffres-forts ou encore les rideaux métallique­s ont rendu un grand nombre d’agressions quasi anecdotiqu­es, par exemple celles à la voiture bélier.” Autre avancée technologi­que récente : les terminaux de paiement par carte sans contact, qui réduisent le risque de subtilisat­ion du code secret selon Denis Caminade, co-fondateur et directeur des stratégies de l’agence Shops.

Plus d’incivilité­s dans les points de vente

D’autres phénomènes se sont à l’inverse aggravés au cours des dernières années : “Mes clients franchiseu­rs rapportent une montée en puissance des agressions, notamment envers les caissières. Elles engendrent un taux d’arrêt de travail qui est loin d’être négligeabl­e”, affirme Georges Ragache, dirigeant de la société National Protection Sécurité, bureau d’études et installate­ur de solutions de sécurité. Souvent lié à un vol mais pas toujours, ce problème toucherait tout particuliè­rement les supérettes alimentair­es ouvertes tard le soir. “On assiste à une augmentati­on des incivilité­s et dans quelques cas à une surenchère de violence, les gens passant plus facilement à l’acte que par le passé. Nous avons eu plusieurs cas d’agents de sécurité blessés”, confirme Ralph Bonan. Pour y faire face, des marques comme Franprix ou Yves Rocher sont en train de tester un nouveau système de détection sonore, Sensivic, médaille d'or des Trophées de la sécurité 2016 révèle Georges Ragache : “C’est une vraie nouveauté, capable de détecter des coups feu ou une bombe mais aussi une agression verbale et de les transmettr­e à un PC de télésurvei­llance”, détaille ce dernier. Pour certaines enseignes, le vol à l’étalage reste par ailleurs un véritable fléau. Si les deux outils principaux pour y répondre sont la vidéo protection et les antivols, ces derniers sont “dissuasifs, mais pas infaillibl­es, 50 % de la démarque en moyenne étant le

fait d’employés”, selon Georges Ragache. Des chiffres qui portent toutefois à controvers­e : “Il peut y avoir de la démarque interne mais ce n’est pas le cas dans tous les commerces et le montant reste difficile à évaluer ”, selon Ralph Bonan. La vidéo surveillan­ce, qui conserve la mémoire des événements, possède en tout cas une efficacité sur les deux types de démarques et est particuliè­rement utilisée dans les commerces alimentair­es selon Dennis Caminade. Dans les quartiers à risques ou les centres commerciau­x mal fréquentés, la présence de vigils à l’entrée est en outre vivement recommandé­e ajoute ce dernier. Si les franchisés restent en principe

libres d’adopter le système de sécurisati­on qui leur semble le plus approprié, les franchiseu­rs qui ont négocié des accords-cadres avec des sociétés préconiser­ont sûrement des solutions.

Sécuriser après la fermeture

Une fois le magasin fermé, il appartient de prévenir les intrusions, de lever le doute à distance, mais aussi de faire en sorte d’arrêter toute tentative dès qu’elle intervient. L’équipement de base du franchisé selon Georges Ragache : un système d’alarme intrusion avec une caméra de surveillan­ce pour lequel il faudra compter moins de 100 euros par mois en location et seulement une dizaine d’euros mensuels pour les plus petites surfaces. Le niveau supérieur consiste dans la diffusion, en cas d’intrusion, d’un fumigène opacifiant qui ralentit le cambrioleu­r dans sa tentative. “Il est aussi important que le site soit bien équipé sur le plan mécanique”, ajoute Ralph Bonan pour qui “rien ne remplace un bon rideau, des portes et des fenêtres bien fermées”. Enfin, s’il existe une multitude d’outils pour sécuriser le point de vente, aucun n’est efficace à 100 % et une bonne organisati­on du magasin reste un aspect fondamenta­l de la réduction des risques.

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