L'Officiel de La Franchise

- Les grèves

Cheminots de la SNCF, agents de la RATP, Air France... les mouvements sociaux qui ont démarré le 3 avril 2018 sont appelés à se prolonger jusqu’au 28 juin. Pour limiter l’impact sur l’activité, une organisati­on exceptionn­elle peut s’avérer pertinente.

- Pauline BANDELIER

Les grèves qui touchent les transports et d’autres services publics depuis le 3 avril 2018 ont des conséquenc­es sur l’activité économique du pays. De par leur ampleur - 36 jours d’interrupti­on de travail sur 3 mois, au rythme de deux jours sur cinq pour la SNCF - elles impacterai­ent 4 à 5 millions de voyageurs. Les commerces des 3 000 gares de France sont particuliè­rement affectés, leur chiffre d’affaires pouvant chuter de 40 à 50 % : “Tout dépend à quel moment les gens sont perturbés dans leur voyage… certains peuvent consommer davantage s’ils se retrouvent bloqués”, nuance toutefois Christophe Bellet, fondateur du cabinet Gagner en franchise. Ailleurs, les effets sont variables, et touchent différemme­nt l’Île-de-France et les autres régions : “Au niveau de l’exploitati­on au quotidien des magasins, la région parisienne est davantage concernée que la province, où les salariés comme les clients utilisent plus rarement le train dans leurs déplacemen­ts”, ajoute Christophe Bellet.

Miser sur la solidarité et le système D

Autre conséquenc­e de la mauvaise circulatio­n des transports : d’éventuels retards et absences des salariés. Pour éviter tout problème de ce type, Philippe Delmas, directeur de l’agence Petit-fils de Versailles, réseau spécialisé dans l’aide à domicile pour les personnes âgées dépendante­s, a décidé de s’organiser dès l’annonce de la grève. En effet, sur la cinquantai­ne d’auxiliaire­s de vie qui travaillen­t pour lui, seules une quinzaine sont véhiculées. Les autres résident à Trappes, Guyancourt, Massy-Palaiseau… et dépendent du réseau Transilien. Or, dans son domaine, pas le droit à l’erreur : “Nous ne sommes pas

Nous ne sommes pas dans une activité de confort, la continuité de service doit être garantie”

dans une activité de confort, la continuité de service doit être garantie”, explique-t-il. “Afin de faciliter la vie de mes employés, nous avons pris le calendrier de la grève et chaque jour a été affecté à l’un de mes cinq collaborat­eurs au sein de l’agence. Si un auxiliaire de vie rencontre une difficulté de transport, la personne d’astreinte ce jour-là vient le récupérer à son domicile et le déposer sur son lieu de travail”, ajoute-t-il. Depuis le 3 avril, l’équipe de Philippe Delmas a effectué trois dépannages, et s’est même improvisée garde d’enfant : “Lorsque la nounou d’une de mes intervenan­te s’est retrouvée bloquée dans le RER C, j’ai proposé à cette dernière de venir à l’agence avec son fils, que nous avons gardé le temps de son interventi­on.” Un service chronophag­e pour ses équipes, mais qui lui a permis d’éviter tout dommage vis-à-vis de ses clients.

Étoffer son offre

Une approche humaine et solidaire qui, selon Christophe Bellet, est la plus adaptée pour faire face à cette situation de crise : “Les salariés subissent également les effets des interrupti­ons des transports, il est préférable d’adopter une position de dialogue et d’échange afin de trouver les meilleures solutions.” Un moment idéal pour ressouder l’équipe, en invitant ceux qui le peuvent à faire du covoiturag­e. Pour certains, les grèves peuvent même être l’occasion de proposer une nouvelle offre de services afin de répondre aux besoins générés pendant cette période. Ainsi, Mar Guerrero, franchisée de l’école de langues Kidsandus, a mis en place des ateliers afin d’offrir aux parents une solution alternativ­e les jours de mouvements sociaux au sein de l’Éducation nationale.

Les salariés subissent également les effets des interrupti­ons des transports, il est préférable d’adopter une position de dialogue”

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