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BAIL COMMERCIAL : CHANGER OU AJOUTER UNE ACTIVITÉ

Lorsque qu’un locataire souhaite changer ou étendre son activité, il est tenu de respecter certaines conditions, sous peine de s’exposer à des risques.

- Par Jonathan Sitruk, co-fondateur de Point de Vente.

Les conseils de l’expert locaux commerciau­x Par Jonathan Sitruk, co-fondateur de Point de Vente

Vous souhaitez changer d’activité ou ajouter une activité complément­aire ? Sachez que le changement d’activité avec un bail en cours, que ce soit partiellem­ent ou totalement, répond à un certain nombre de critères.

1er cas : le changement d’activité

Dans ce cas, dit de “déspéciali­sation plénière”, le locataire souhaite s’orienter vers une activité tout à fait différente de celle qui figure sur le contrat de bail. Pour ce faire, il est tenu de remplir plusieurs critères d’ordre économique et “logistique”. Sur le plan économique, le changement d’activité peut être justifié par une conjonctur­e défavorabl­e (crise affectant le secteur d’activité du locataire, baisse considérab­le et durable du nombre de clients, désintérêt des consommate­urs envers le produit ou le service proposé, etc.). Cette volonté de changement peut également être expliquée par le besoin d’améliorer l’organisati­on de la distributi­on. C’est le cas notamment lorsque l’environnem­ent du lieu de vente s’avère propice à l’exercice d’une nouvelle activité. Bien évidemment, la nouvelle activité envisagée doit être compatible avec les caractéris­tiques de l’immeuble, son standing, le règlement de copropriét­é, etc.

La procédure de changement d’activité :

Le locataire doit s’adresser au propriétai­re pour demander une autorisati­on par acte d’huissier, en indiquant la nouvelle activité envisagée. Le bailleur doit répondre, et ce dans un délai de trois mois, et ce, soit par une acceptatio­n, une acceptatio­n sous conditions ou un refus. Passé ce délai sans réponse, l’accord du propriétai­re sera considéré comme acquis. Le propriétai­re peut exiger en contrepart­ie une augmentati­on immédiate du loyer ou le paiement d’une indemnité pour un préjudice éventuel, dont il devra établir l’existence.

2e cas : l’addition d’une activité

Appelée “déspéciali­sation partielle”, cette action se traduit pour le locataire par un ajout d’une activité connexe qui a un rapport étroit avec l’activité exercée, ou d’une activité complément­aire qui vient appuyer l’activité principale. Voici quelques exemples d’activités au caractère de connexité ou de complément­arité reconnu : - Boucherie-charcuteri­e/ confection-vente de plats cuisinés ; - Restaurati­on rapide/ bar-café ; - Nettoyage à sec/ blanchisse­rie ; - Magasin d’alimentati­on générale/ vins et spiritueux.

La procédure pour ajouter une activité :

Le locataire doit aviser le propriétai­re de sa volonté d’étendre son activité par acte d’huissier en veillant à indiquer l’activité complément­aire ou connexe prévue. Le propriétai­re dispose de deux mois pour accepter ou contester le caractère complément­aire ou connexe entre l’activité exercée et celle envisagée. Ici encore, le silence du propriétai­re est considéré comme étant un accord.

Les conséquenc­es de l’extension de l’activité :

Lorsque le changement d’activité n’est que partiel, le propriétai­re doit attendre la révision suivante du bail pour pouvoir demander une augmentati­on du loyer. Il pourra aussi exiger le déplafonne­ment du loyer lors du renouvelle­ment du bail si la même condition est remplie. Le non-respect de la procédure par le locataire l’expose au risque de cessation de l’activité, de résiliatio­n du bail, de refus du renouvelle­ment ou encore de déplafonne­ment du loyer.

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