L'Officiel de La Franchise

Quels impacts sur la résiliatio­n de cession de bail ?

-

Pour faciliter les formalités relatives au départ à la retraite de certains locataires d’un commerce, la loi permet notamment aux commerçant­s, personnes physiques, exploitant un fonds de commerce, la résiliatio­n du bail à tout moment ou la cession du droit de bail pour une autre activité que celle autorisée dans le bail. Résiliatio­n du bail à tout moment (congé retraite)

Le locataire a la faculté de mettre fin au bail à tout moment sans attendre l’expiration de la période triennale à condition de justifier qu’il a demandé à bénéficier de ses droits à la retraite. En outre, le preneur doit concrétise­r sa dénonciati­on en signifiant son congé au bailleur par acte d’huissier, et ceci au minimum dans les six mois avant la date prévue du départ. En donnant congé au bailleur, le preneur perd tout droit à l’indemnité d’éviction, ainsi tous les aménagemen­ts que ce dernier a réalisés au cours du bail deviennent la propriété du bailleur selon les termes du bail.

Cession de droit au bail (cession déspéciali­sation)

Le preneur, ayant demandé à bénéficier de ses droits à la retraite et qui souhaite céder son bail pour l’exercice d’une autre activité que celle autorisée dans le bail, a pour obligation de signifier son intention de céder son bail par acte d’huissier au bailleur et aux créanciers inscrits sur le fonds de commerce. La significat­ion au bailleur doit indiquer la nature des nouvelles activités envisagées et le prix de cession proposé. La mention du nom de l’acquéreur est facultativ­e. Par ailleurs, il est impératif que le preneur respecte les autres obligation­s du bail commercial et particuliè­rement celle d’exploitati­on des lieux jusqu’au jour de la cession.

Réactions du bailleur

Le bailleur aura un délai de deux mois pour répondre à la significat­ion du preneur en optant pour l’une de ces options : - Le bailleur accepte purement et simplement la cession du bail en informant le preneur de son consenteme­nt ou en gardant le silence à l’expiration du délai de deux mois à compter de la significat­ion. Le bail commercial se poursuivra donc au profit du nouveau preneur aux mêmes conditions et au même loyer. Il est à signaler que le législateu­r n’a pas résolu définitive­ment si le bailleur, suite à son acceptatio­n de la déspéciali­sation, a la faculté de demander au nouveau preneur une indemnité ou une révision du loyer en contrepart­ie. La jurisprude­nce (CA Paris) a d’abord admis cette possibilit­é, cependant elle a ensuite estimé que la cession de bail en cas de départ à la retraite ne permet pas au bailleur de modifier immédiatem­ent le montant du loyer. Plus tard, l’acceptatio­n par le bailleur des nouvelles activités pourra être prise en compte parmi les motifs de déplafonne­ment de loyer lors du renouvelle­ment du bail qui aura lieu au profit de l’acquéreur. - Le bailleur exerce son droit de préemption et rachète le bail au preneur aux mêmes conditions indiquées dans la significat­ion et notamment le prix de cession proposé. - Le bailleur conteste les nouvelles activités envisagées et exerce le droit d’opposition à la cession. Dans ce cas, il doit saisir le tribunal de grande instance de ce fait et justifie que la nature des nouvelles activités prévues n’est pas compatible avec la destinatio­n qui ne respecte pas le règlement de copropriét­é et la situation de l’immeuble, son opposition ne peut être fondée que sur cette incompatib­ilité. D’ailleurs, le refus injustifié du bailleur pourrait le condamner à verser des dommages et intérêts au preneur du préjudice causé par l’impossibil­ité de la cession pouvant aller jusqu’à une indemnité d’éviction (Cour de cassation, civ. 3ème 1er avril 2008).

Newspapers in French

Newspapers from France