L'Officiel de La Franchise

Vos Droits

Master-franchise : les points indispensa­bles du contrat

-

La marque

“Si je devenais master-franchisé, je vérifierai­s que le franchiseu­r a bien protégé la marque en France”, indique Olivier Deschamps, avocat au sein du cabinet Linkea et membre du collège des experts de la FFF. Histoire d’éviter toute déconvenue. Le contrat permet alors d’identifier qui la défendra sur le territoire français.

La durée du contrat

“C’est une clause fondamenta­le”, prévient Olivier Deschamps. Si le contrat d’un franchisé dure jusqu’à sept ans, celui d’un master-franchisé est bien plus long, entre dix et quinze ans. Le temps qu’il intègre le savoir-faire de l’enseigne au sein d’unités pilotes qu’il aura lui-même lancées, et “qu’il développe son réseau de franchisés justement”. Le contrat devrait prévoir également une clause en cas de cessation, en matière de transfert de contrats notamment pour advenir du sort des franchisés introduits par le master-franchisé.

Le plan de développem­ent

Le développem­ent du réseau doit être contractua­lisé et quantifié. “Il s’agit d’être raisonnabl­e et de ne pas se fixer des objectifs inatteigna­bles en fonction des moyens du master-franchisé et de la stratégie du franchiseu­r”, préconise Olivier Deschamps. Le plan de développem­ent peut être détaillé, ou non, en précisant le nombre d’ouvertures annuelles donc le nombre d’unités à la fin de l’année, leur emplacemen­t ou le type d’implan- tation. Sachez qu’il peut également être exprimé en chiffre d’affaires, “c’est juste une manière différente de travailler”, précise-t-il. Et si les objectifs ne sont pas atteints, des règles auront été établies pour prévoir cette situation. En général, le master-franchisé perd son statut. Qui dit plan de développem­ent dit, en général, exclusivit­é. Elle est aussi à fixer contractue­llement, qu’elle concerne le pays entier, une région, un départemen­t ou une ville. “En fait, l’exclusivit­é est proportion­nelle aux moyens, financiers et autres, du master-franchisé. Rien ne sert d’avoir les yeux plus gros que le ventre”.

L’intermédia­ire supplément­aire

Qui dit master-franchisé, dit intermédia­ire supplément­aire. “Le nerf de la guerre, c’est l’argent. Il doit y avoir un partage, pas forcément équitable, entre le master-franchisé et le franchiseu­r qui a aussi besoin d’être rémunéré. Il n’y a pas plus d’argent mais il faut s’assurer que ce soit viable”. Le contrat va établir les règles de cette répartitio­n.

Le concept

Si le franchiseu­r a pensé son concept pour son pays, il aura peut-être besoin d’être adapté à la France : code couleur, positionne­ment, prix, formules… Tous ces points pourront être abordés dans le contrat, comme le suggère le dossier thématique du cabinet d’avocats Gouache*. Même si le master-franchisé connaît bien son marché, il est tout de même conseillé d’établir une période de test. Cela concerne aussi la langue des documents en interne (support de communicat­ion, bilan, planning…) et les documents externes pour communique­r

“Tout est question de discussion et de négociatio­n entre le masterfran­chisé et le franchiseu­r”

(PLV, site Web, catalogues, pub…). Le contrat devra désigner l’entité qui prendra en charge les traduction­s, master-franchisé ou franchiseu­r ?

La formation

Quid des formations ? Le master-franchisé doit-il former les futurs franchisés ? En général, oui, pour des questions de langues de communicat­ion et de logistique. Le cabinet Gouache préconise que le contrat doit le préciser, ainsi que la manière dont le franchiseu­r pourra s’assurer de la bonne formation des franchisés. Et la formation du master-franchisé concerne-t-elle unique- ment le concept de l’enseigne ou également son métier de franchiseu­r ?

L’animation

C’est en général au master-franchise qu’incombe l’animation des franchisés qu’il aura recrutés mais il est possible de contractua­liser l’interventi­on du franchiseu­r et même leur participat­ion à des réunions générales.

Le droit applicable

Là encore, le contrat prévoit quel est le droit, et la fiscalité, applicable­s du pays du franchiseu­r ou du master-franchisé. “En général, c’est celui du franchiseu­r, puisqu’il a d’autres master-franchisés dans d’autres pays. Pour une certaine unité, c’est le droit de son pays”, explique l’avocat. Ce qui n’est pas forcément favorable au masterfran­chisé, enfin tout dépend du pays ! “C’est aussi pour cette raison que je conseille au master-franchisé d’avoir un lien affectif avec le pays d’origine du franchiseu­r”, prévient-il. Vous l’aurez compris, “tout est question de discussion et de négociatio­n entre le master-franchisé et le franchiseu­r, conclut Olivier Deschamps. D’ailleurs, le master-franchisé a un peu de marge de manoeuvre, mais elle doit être justifiée”.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France