L'Officiel de La Franchise

Emplacemen­t : exigez un DIP complet avant de vous lancer

Obligatoir­e et indispensa­ble à la signature du contrat de franchise, le DIP doit se conformer à des critères stricts fixés par le Code du commerce, et contenir notamment un état local du marché. En outre, le franchisé est appelé à mener sa propre étude et

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uel est le point commun entre un restaurant McDonald’s et Pizza Hut ? Une agence Guy Hoquet et Century 21 ? Un magasin Bureau Vallée et Yves Rocher ? La franchise, tout simplement ! Concrèteme­nt, l’entreprise n’appartient pas en propre à la société qui détient l’enseigne ou la marque. C’est une entreprise juridiquem­ent indépendan­te, une franchisée. Pour le savoir, il suffit de lire la petite plaquette a priori apposée à l’entrée du magasin avec la mention “Entreprise indépendan­te”, même si de nombreux franchisés s’affranchis­sent illégaleme­nt de cette obligation d’informatio­n des consommate­urs.

LE DIP, POUR LEVER LES ZONES D’OMBRE

Le contrat fait la loi des parties. Et lorsqu’il est question d’un contrat de franchise, la prudence est de mise : il vous engage pour plusieurs années avec le franchiseu­r, généraleme­nt sur 10 ans. Pour éviter le hors-piste pour l’entreprene­ur, le Code du commerce impose au franchiseu­r de fournir au candidat un Document d’informatio­n précontrac­tuelle (DIP) comprenant toutes les informatio­ns susceptibl­es de l’aider à prendre une décision : présentati­on de l’entreprise, nature des activités, identité du franchiseu­r, forme juridique, historique de l’entreprise, ses principale­s étapes d’évolution, les clauses du contrat, mais aussi et surtout, la liste des franchisés ayant quitté l’enseigne et les motifs de ces départs. Aussi clair et exhaustif soit-il, le DIP doit être soumis à une analyse profonde et minutieuse. Il ne faut pas hésiter à passer au crible chaque phrase et mettre au clair les éventuelle­s incohérenc­es pour couper court à toute confusion ou mauvaise interpréta­tion ! Le franchiseu­r doit être en mesure de répondre à toutes les interrogat­ions soulevées par le franchisé. Celui-ci ne doit s’engager qu’après avoir compris et assimilé chaque élément du DIP. Néanmoins, même lorsque le DIP ne présente aucune incohérenc­e apparente, il est toujours préférable de faire scruter le document par un expert averti qui saura dénicher les points à risque. Pour en avoir le coeur net, le franchisé peut recourir aux services d’un avocat spécialisé, d’un

juriste ou d’un expert-comptable.

FAIRE APPEL À UN EXPERT SPÉCIALISÉ

Le DIP doit d’ailleurs offrir une présentati­on de l’état général et local du marché des produits ou services devant faire l’objet du contrat et des perspectiv­es de développem­ent de ce marché. Ceci permet au franchisé de connaître sa clientèle cible et le niveau de la concurrenc­e dans la zone de chalandise de son futur emplacemen­t. Les données contenues dans cette présentati­on faite par le franchiseu­r ne doivent pas être trop anciennes ou imprécises. Il ne fait aucun doute que la persévéran­ce du porteur de projet et la pertinence du concept sont des éléments essentiels à la réussite d’une franchise. Néanmoins, pour que le commerce prospère, il faut veiller également à adapter le choix du local et de l’emplacemen­t au concept désiré. Aussi, le candidat doit pour sa part mener une enquête autour de l’emplacemen­t de son futur point de vente pour s’assurer par lui-même du potentiel de la zone de chalandise. La conformité du local aux exigences réglementa­ires en vigueur est également un point à vérifier.

“Il ne faut pas hésiter à passer au crible chaque phrase”

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David Brami, co-fondateur de Point de Vente.

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