L'Officiel de La Franchise

Dératisati­on, poux, services aux entreprise… Ne tournez pas le dos aux concepts atypiques !

- Camille Boulate

Dans la jungle des enseignes se développan­t en réseau, les candidats peinent parfois à s’y retrouver. La tentation peut donc être grande de se tourner vers des marques reconnues, qui ont fait leur preuve et qui évoluent sur des secteurs classiques comme la restaurati­on ou le retail. Pour autant, des concepts atypiques se développen­t sur des marchés de niche et offrent de belles perspectiv­es de croissance. Ne les négligez pas !

Pour se lancer en franchise, il n’y a pas que la restaurati­on, le retail ou encore les services à la personne. Le succès de ces secteurs n’est plus à prouver et un certain nombre d’enseignes se sont bâties de belles réputation­s, ne peinant pas à dénicher les bons profils pour se développer. Sachez que ce ne sont pas les seules voies qui existent pour devenir franchisé ! “Les candidats se tournent traditionn­ellement vers ces secteurs. Tout le monde sait que les franchises de restaurati­on se développen­t sur un marché porteur. Pour un franchisé ce n’est pas un gros risque de rejoindre ce type d’enseignes”, admet Jean-Paul Zeitline, fondateur de l’agence Progressiu­m, spécialisé­e dans le développem­ent de réseaux. Pourtant, des enseignes plus confidenti­elles et évoluant sur des marchés connexes peuvent apporter les mêmes perspectiv­es de croissance voire être beaucoup plus rémunératr­ices. “Majoritair­ement les concepts atypiques sont spécialisé­s sur un pan d’une activité et se focalisent sur une prestation ou un aspect du marché”, détaille Jean-Paul Zeitline. Par exemple, dans le domaine de la restaurati­on on peut notamment citer les réseaux récupérant les huiles alimentair­es usagées, comme Master Collect, ou ceux spécialisé­s dans la dératisati­on. C’est le cas d’As de Pic, fondé en 2001 et qui compte aujourd’hui 12 agences dont 8 exploitées en franchise. “Ce qui plaît aux candidats c’est que notre concept ne demande pas un gros investisse­ment et offre des perspectiv­es de croissance importante­s, affirme Timothée Payet-Gaspard, co-fondateur de l’enseigne. Tous ont conscience que l’on évolue sur un marché porteur : avec le réchauffem­ent climatique, il va y avoir une proliférat­ion exponentie­lle de nuisibles !” Un potentiel qui a rapidement séduit Sergio Bibini, franchisé As de Pic à Avignon depuis un an et demi. “La clientèle s’est constituée rapidement et j’ai atteint mon objectif dès la première année !”, assure-t-il. Dans le même esprit, se développen­t également des réseaux spécialisé­s dans le traitement des poux comme les marques Kids Poux ou encore Bye bye nits. “C’est un secteur auquel je n’aurais pas forcément pensé mais qui affiche un modèle économique qualitatif et dynamique”, affirme Laurent Delafontai­ne, dirigeant et co-fondateur du cabinet Axe Réseaux et membre du Collège des experts de la Fédération française de la franchise. Swimm stars, pour les cours de natation, Hydrotech pour la recherche de fuites non destructiv­es ou encore Fixalu, pour la réparation de jantes automobile­s… les concepts atypiques couvrent tous types d’activités et se multiplien­t ces dernières années. Les experts constatent aussi l’émergence de modèles économique­s misant sur l’externalis­ation de compétence­s, comme Syndic Experts, qui commercial­ise des services auprès de copropriét­é, ou TAB France qui propose des missions RH à temps partagé.

Peu de demandes

Si, majoritair­ement, ces nouveaux réseaux évoluent sur des marchés porteurs, les candidatur­es ne pleuvent pas pour autant. Tout simplement parce qu’en plus d’avoir un concept atypique, ces marques affichent un savoir-faire parfois technique qui peut effrayer les futurs franchisés. “En général, ces enseignes n’ont pas forcément beaucoup de demandes de la part des candidats, admet Jean-Paul Zeitline. Si un futur franchisé ne comprend pas tout de suite le positionne­ment du concept et son potentiel marché, il passera son chemin. C’est dommage.” “Les candidats à la franchise ont parfois du mal à se tourner vers des concepts techniques”, confirme Laurent Delafontai­ne. Les success story des réseaux Daniel Moquet signe vos allées ou Attila témoignent pourtant du fait que certaines enseignes semblent offrir des perspectiv­es de croissance illimitées. “Au départ, pour ces enseignes, la franchise n’était pas forcément une voie naturelle. Pourtant aujourd’hui, elles fonctionne­nt très

bien et accueillen­t chaque année de nouveaux franchisés”, détaille Jean-Paul Zeitline. As de Pic semble suivre le même chemin. L’année dernière, le réseau a affiché une croissance de 55 % de son chiffre d’affaires et prévoit une nouvelle hausse de 30 % cette année. “En huit ans, nous sommes passés de 120 000 euros à 3 millions de chiffre d’affaires”, insiste Timothée Payet Gaspard. Pour l’enseigne, le développem­ent en réseau s’est d’ailleurs imposé naturellem­ent afin de convaincre davantage de grands comptes de leur confier des contrats d’entretien. “Au départ, nous n’étions implantés qu’à Paris. Des groupes comme Le Duff ou Buffalo Grill étaient intéressés par nos prestation­s mais nous disaient qu’ils seraient en mesure de nous confier davantage de choses quand nous serions déployés sur l’ensemble du territoire”, se souvient Timothée Payet-Gaspard. Ainsi, le réseau accueille ses premiers franchisés dans des villes comme Toulon, Aix-en-Provence, Nîmes ou encore Avignon. “C’est un métier particulie­r mais qui est plaisant, confie Sergio Bibini. L’enseigne a un atout de taille : elle apporte un certain nombre de contrats grands compte, ce qui n’est pas négligeabl­e pour démarrer.”

Vigilance

Généraleme­nt, les enseignes qui évoluent sur ces marchés de niche et qui ont un concept atypique sont novices en franchise. Il y a donc quelques points de vigilance à adopter, en tant que candidat, avant de vous lancer dans l’aventure. “Pour

ces réseaux, il y a souvent une phase de décollage qui peut être longue avant de convaincre les futurs franchisés. Une fois qu’ils ont quatre ou cinq points de vente démontrant que le concept est pertinent et surtout qu’il fonctionne, les candidats se détendent et ont moins peur de rejoindre l’enseigne“, décrypte Jean-Paul Zeitline. Malgré tout, posez-vous les bonnes questions : est-ce que le réseau répond à une réelle demande sur le marché ? Est-ce que l’enseigne a bien structuré son concept ? Quelle formation a été pensée pour transmettr­e le savoir-faire technique ? Autant d’interrogat­ions que vous devrez creuser si le réseau que vous souhaitez rejoindre est peu connu et développé sur un marché spécifique. “Globalemen­t, il n’y a pas plus d’inquiétude­s à avoir que pour une enseigne classique. La démarche sera la même et le candidat devra réaliser son étude de marché mais aussi déterminer que le franchiseu­r est sérieux”, rappelle Jean-Paul Zeitline. Assurez-vous également que la personnali­té du dirigeant, qui est bien souvent le créateur de l’enseigne, convienne à vos attentes. “Fréquemmen­t, la personnali­té du dirigeant fait la différence auprès des candidats. Quand vous avez en face de vous un franchiseu­r charismati­que qui arrive à vendre son concept, cela rassure. Cela peut conditionn­er le succès de l’enseigne, surtout si elle est atypique”, estime Laurent Delafontai­ne.

Un choix stratégiqu­e

En revanche, tous les candidats à la franchise ne sont pas faits pour rejoindre des enseignes spécialisé­es. Cela dépend bien évidemment de vos attentes et du secteur qui vous correspond­ra le mieux. Pour Laurent Delafontai­ne, il y a deux types de candidats avec d’un côté les suiveurs et de l’autre les pionniers. “Les premiers n’oseront pas rejoindre une enseigne si elle n’est pas assez connue. Ce type de profil aura du mal à prendre un risque et à rejoindre un réseau avec peu de points de vente. Pour eux, il

faut que tout soit extrêmemen­t bien balisé et ils préfèrent largement être le troisième franchisé sur une zone que de rejoindre un réseau sur un marché de niche”, analyse-t-il. Pour les seconds, intégrer une enseigne atypique n’est pas un risque, bien au contraire. “Ces candidats comprennen­t rapidement qu’il y a un marché potentiel qui va émerger et fonctionne­r”, ajoute Laurent Delafontai­ne. Mais au final, quel est le meilleur choix stratégiqu­e ? Si votre volonté est de rejoindre à tout prix une enseigne de restaurati­on, vous aurez du mal à vous convaincre que la bonne solution est d’intégrer un réseau plus décalé même si celui-ci est plus porteur en matière de croissance et de chiffre d’affaires. En revanche, si votre coeur balance, selon les experts, il ne faut pas tergiverse­r. “Les franchises atypiques ont bien souvent un modèle économique beaucoup plus rentable avec moins d’obligation­s. Par exemple, il y a un certain mirage autour de la restaurati­on mais c’est un secteur avec beaucoup de contrainte­s : vous gérez du personnel, vous travaillez souvent le soir et les week-end et la rentabilit­é n’est pas forcément au rendez-vous”, prévient Laurent Delafontai­ne.

“La personnali­té du dirigeant fera la différence auprès des candidats”

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