Une boutique éco-responsable, c’est possible !
Et s’il était temps de se soucier de l’environnement ? Parce que l’urgence écologique est bien réelle mais aussi parce que les clients demandent des comptes sur ces questions. D’autant plus que des petits gestes ni coûteux ni chronophages peuvent rapidement être mis en place.
Nul ne peut ignorer l’urgence écologique, tant les annonces des scientifiques se font pressantes à ce sujet. Et si les franchisés avaient aussi un rôle à jouer ? En effet, dans les boutiques, les déchets peuvent être réduits, ainsi que la consommation d’énergie. Une goutte d’eau, peut-être, mais qui, associée à d’autres, peut finir par créer un immense océan. Certains franchisés ont déjà pris conscience de cette nécessité et ont mis en place des actions éco-responsables, parfois incités par leur tête de réseau. Par ailleurs, les clients les questionnent de plus en plus fréquemment sur ce qui est mis en place en faveur de l’environnement. “Le terrain fait pression, des clients arrivent en exigeant des alternatives écoresponsables”, observe Benoît Chauveau, co-fondateur de Framboise. Il est donc temps de s’y mettre !
Leds et sacs réutilisables
Difficile de ne pas avoir entendu les différentes recommandations basiques en faveur de l’environnement : éteindre les appareils en veille ou encore préférer le réutilisable au jetable. Et si on écoutait vraiment ces conseils ? À l’échelle d’une franchise, ce peut être d’éteindre les lumières le soir (même l’enseigne), de remplacer les ampoules par des leds, de trier ses déchets, de remplacer les sacs plastique à usage unique par des cabas réutilisables. Ces premiers pas réalisés, on peut aller plus loin. À l’image de Matthieu Heinrich, franchisé Speed Burger à Haguenau (67) qui a décidé de n’utiliser que des véhicules électriques (scooters et vélos) pour ses livraisons. “Les scooters à essence puent, font du bruit, exigent un travail supplémentaire puisqu’il faut les approvisionner en essence et vérifier le niveau d’huile. Cela fait deux mois que nous les utilisons et nous n’avons que des bons retours”, indique le franchisé. Le franchiseur lui
aurait d’ailleurs demandé le nom de la marque utilisée pour inciter d’autres restaurants à passer à l’électrique. Bien sûr, les franchisés peuvent se heurter à des réticences. Benoît Chauveau rapporte qu’en restauration rapide et à emporter, il est difficile d’emballer la nourriture dans un conditionnement 100 % en carton et donc totalement opaque. “Les clients ont besoin de voir la nourriture qu’ils achètent. L’option est d’utiliser un bol en carton recouvert d’un couvercle en plastique transparent”, rapporte-t-il. Il constate que, malgré la fin annoncée du plastique jetable, les fournisseurs ne font pas beaucoup d’efforts pour proposer des alternatives. Sur cette partie fournisseurs,
Pierre Alaniesse, franchisé Cash Express à Paris (75), déplore le suremballage. “Nous vendons de l’occasion mais nous achetons quelques produits, comme des chargeurs de smartphones. Lorsque nous recevons ces produits, ils sont dans trois ou quatre emballages différents”, racontet-il. Il essaie d’engager une discussion avec les fournisseurs sur cette question mais pense qu’il faudrait qu’un travail soit mené au niveau national.
Réflexions avec le franchiseur
En effet, le franchisé peut être épaulé dans la mise en place de ces actions par la tête de réseau. C’est d’ailleurs bien souvent le
franchiseur qui est à l’origine des démarches éco-responsables. Benoît Chauveau donne l’exemple de l’enseigne Green sur Mesure qui a embauché une personne pour réfléchir à ces questions environnementales. Certaines pratiques ont donc évolué : “Il s’agit d’une enseigne de restauration rapide sur mesure : les clients sélectionnent une base et la complètent avec les ingrédients de leur choix. Les bases, qui se présentaient jusqu’à présent dans des bols individuels en plastique, sont désormais dans des grands bacs en inox”, décrit Benoît Chauveau. Chez Speed Burger, un travail a été mené sur les emballages : désormais, les sandwichs consommés sur place sont uniquement entourés d’une feuille de papier, l’emballage en carton rigide étant réservé aux livraisons et à la vente à emporter. Le franchisé Matthieu Heinrich milite pour que le boîtage des frites suive la même trajectoire. Car quelquefois l’initiative vient du franchisé lui-même. Pierre Alaniesse (Cash Express) a noué un partenariat avec l’organisme Ecologic pour recycler les produits déposés par les vendeurs qui ne fonctionnent pas. “Nous offrons le même service qu’une déchetterie”, résume le franchisé. Il regrette cependant que cette initiative ne soit encore pas nationalisée.