Tribune
La France et le monde entier vivent actuellement une crise historique dont les impacts sont sans précédent. Aucun secteur n’est épargné et tous auront à se réinventer et à s’adapter.
“La consommation des Français au coeur de la reprise” Par Véronique Discours-Buhot, déléguée générale de la Fédération française de la franchise
a soudaineté, la violence et la dimension internationale de l’épidémie confèrent à cette crise, un caractère exceptionnel tant par sa violence que par ses conséquences sur l’économie dans son ensemble, en France et au niveau mondial. Même si les répercussions sont différentes selon les secteurs d’activité, aucun n’est épargné et tous auront à se réinventer et à s’adapter. La Fédération française de la franchise a interrogé ses adhérents pendant toute la phase de confinement et il s’avère que 86 % des entreprises étaient à l’arrêt. Dans cette première période de crise, la FFF reconnaît que le gouvernement a mis en place des mesures exceptionnelles. Ceci doit être souligné car ces actions ont permis de soutenir les entreprises pendant la période de fermeture imposée et pour nombre d’entre elles, et elles supporteront leur trésorerie sur la période à venir. Malgré ces aides, la FFF est pleinement consciente des difficultés que les réseaux de franchise ont déjà dû affronter, et également de l’énorme challenge que représente la période qui s’annonce…
RÉACTIVITÉ ET AGILITÉ
Nous entamons maintenant la seconde période de la crise, celle des réouvertures, celle de la reprise espérée, celle de l’incertitude des chiffres d’affaires mais de la certitude des coûts fixes ! C’est une période où la réactivité, l’agilité et l’innovation seront des atouts puissants. Face à une crise de cette ampleur, c’est l’ensemble des acteurs de l’économie qui va devoir se mobiliser, revisiter ses concepts, ses équations et ses certitudes, pour prendre leur part à la relance. À ce titre, nous espérons que la médiation en cours sur les loyers, à laquelle la FFF est associée, permettra d’aboutir rapidement à un accord avec les bailleurs. L’enjeu n’est pas l’encaissement d’un ou deux mois de loyer mais bien l’activité future dans les territoires, avec la pérennité des magasins et la survie de l’emploi local !
REDÉMARRAGE ENCOURAGEANT
Pour aborder cette seconde période, il faut être positif et nous nous réjouissons que la plupart des magasins aient pu rouvrir le 11 mai dernier, avec la mise en place, parfois complexe, des conditions d’accueil et de protection sanitaire nécessaire. Les commerces sont bien au coeur de nos vies et de nos villes ! Comme peuvent l’attester les nombreuses files d’attente depuis la réouverture de certaines boutiques. Les carnets de rendez-vous sont parfois pleins sur plusieurs semaines et c’est un redémarrage encourageant pour certains commerçants. Après un sevrage forcé, nous avons retrouvé avec bonheur le chemin des magasins. Il ne faudrait toutefois pas céder à l’euphorie de “cette libération” et imaginer pouvoir remonter le temps et retrouver les chiffres d’affaires d’avant la crise, sans intégrer la nécessité du changement. Dans la plupart des cas, la relance nécessitera des modifications et des innovations dans les concepts car les habitudes et les comportements des consommateurs ont changé pendant le confinement… Leurs habitudes de consommation se sont modifiées. Certaines tendances se sont confirmées. Certaines expériences ont apporté des alternatives à la façon de faire ses courses, avec notamment l’apparition des marketplaces dans certaines villes. Est-ce que cette crise aura modifié de manière profonde et durable, les habitudes de consommation ? Les semaines à venir seront décisives et dessineront les profils des consommateurs post-confinement, qui imposeront aux franchiseurs, un effort particulier pour capter les nouvelles attentes des clients, adapter leur concept et leur stratégie, pour les séduire et les fidéliser à nouveau.