L'Officiel de La Franchise

L’Interview du mois

- Propos recueillis par Camille Boulate.

Columbus Café : “Copper Branch est une marque complément­aire à la nôtre”

L’enseigne de coffee shop a annoncé, fin février, reprendre l’exploitati­on de la master-franchise Copper Branch pour l’Europe et le Moyen-Orient. L’occasion de revenir avec Nicolas Riché, président directeur général de Columbus Café & Co. sur les synergies possibles entre les deux enseignes.

La reprise de la master-franchise de Copper Branch pour l’Europe et le Moyen-Orient est officielle depuis quelques semaines. Comment s’est effectué ce rapprochem­ent ?

Nous réfléchiss­ions depuis quelques temps à porter une enseigne qui affichait une offre complément­aire à Columbus Café. Le meilleur moyen était de trouver un réseau étranger qui recherchai­t un master-franchisé pour la France. Quand nous avons amorcé le développem­ent de Columbus Café au Canada nous avons découvert l’enseigne Copper Branch. Nous avons tout de suite été séduits et avons rencontré la tête de réseau. Mais à l’époque, il y avait déjà un master-franchisé en charge du développem­ent en France et en Europe. On a donc échangé avec ce dernier pour lui proposer notre aide dans ce développem­ent. Mais, à l’époque, les discussion­s se sont arrêtées là. C’était il y a plus d’un an.

Copper Branch a commencé son développem­ent en France début 2019. Rapidement, les franchisés ont été mécontents de leur master-franchisé… Comment les choses ont évolué de votre côté ?

Effectivem­ent, au fil du temps, nous nous sommes aperçus que dans le réseau tout n’était pas rose. Le master-franchisé de l’époque ne répondait pas aux attentes des franchisés ainsi qu’au potentiel de l’enseigne. Nous avons donc engagé des discussion­s avec la tête de réseau au Canada mais aussi le master-franchisé, qui ont abouti à un accord de reprise fin février.

Comment percevez-vous l’offre Copper Branch par rapport à celle de Columbus Café & Co. ?

C’est une offre complément­aire. Copper Branch est spécialisé dans la restaurati­on rapide végétale et n’est pas du tout un concurrent de Columbus Café. Les deux marques s’adressent certes à la même clientèle mais n’évoluent pas sur le même créneau et ont chacune leurs spécificit­és. Par exemple, Copper Branch ouvre le soir et effectue de la livraison, alors que ce ne sont pas des services proposés par Columbus Café. Nous allons donc nous adapter à ces nouvelles pratiques tout en apportant notre savoir-faire à Copper Branch.

Les franchisés Copper Branch faisaient face à des gros problèmes d’approvisio­nnement. Comment allez-vous sourcer vos produits ?

Nous avons la chance d’avoir de nombreux industriel­s en agro-alimentair­e sur le territoire français. Notre objectif sera donc d’abord de sourcer les produits en France. S’il y a des références que l’on ne trouve qu’au Canada, nous les importeron­s. C’est exactement la stratégie de Columbus Café quand nous nous installons dans un pays étranger. Nous importons tous les produits qui sont indispensa­bles, comme notre café. Tout le reste est sourcer en local.

Quelques semaines avant que vous repreniez la masterfran­chise Copper Branch, Martin Ayotte, l’ex master-franchisé, nous confiait avoir signé une soixantain­e contrats pour des prochaines ouvertures… Qu’en est-il du développem­ent ?

Nous proposeron­s un nouveau contrat aux franchisés opérationn­els. Ceux qui le voudront pourront donc continuer l’aventure. Pour les nouveaux candidats, nous mettons le développem­ent en stand-by. Notre volonté n’est pas d’ouvrir de nouveaux points de vente à court terme. Toutes les ouvertures prévues seront repoussées, sauf exception.

Quels sont, selon vous, les ajustement­s à effectuer ?

Il y a un gros travail à effectuer sur le sourcing et la logistique. En parallèle, il faudra adapter le concept à la France, ce qui n’avait pas du tout été fait. Par exemple, les portions sont trop copieuses et les plats trop épicés, ce qui est une attente au Canada mais pas en France. Sur les produits, certes il sont très bons, mais il n’y a pas assez de lisibilité sur les matières premières. Or les consommate­urs français ont besoin de transparen­ce. Au niveau opérationn­el il y a des choses à optimiser dans les restaurant­s sur les flux de commandes et les préparatio­ns… Autant d’ajustement­s qui ne sont pas dramatique­s mais qui doivent être faits avant de penser à ouvrir de nouveaux points de vente. Au plus tôt, nous réamorcero­ns un développem­ent en septembre 2020.

En matière d’offres, y a-t-il des synergies possibles entre les deux marques ?

Nous pourrions tout à fait imaginer des offres communes. Chez Columbus Café, nous avons des salades vegan. Celles-ci pourront être brandées Copper Branch. À l’inverse, la marque canadienne propose très peu de desserts, donc nous pourrions tout à fait développer davantage une gamme végétale Columbus Café à commercial­iser dans les restaurant­s. Ce n’est pas du tout une priorité, mais effectivem­ent cela a du sens.

Comment se compose le réseau Columbus Café ?

Nous avons un réseau de 190 points de vente en France. À cela s’ajoute une trentaine de boutiques à l’étranger notamment dans les pays du Golfe (Dubaï, Qatar, Koweït, Bahreïn, Arabie Saoudite…) et en Belgique, où nous sommes présents via des master-franchises. Nous sommes également présents en franchise au Luxembourg. Avant l’été, nous ouvrirons respective­ment en Pologne et au Canada, cette fois-ci en propre.

Quelles sont vos perspectiv­es de développem­ent ?

Nous sommes sur un rythme d’une quarantain­e d’ouvertures par an. Principale­ment sur des emplacemen­ts situés en centre-ville et en centre commercial (80 % du parc au total). La moitié se fait avec des franchisés du réseau. Pour l’autre moitié, il s’agit de nouveaux franchisés ou des ouvertures effectuées avec nos partenaire­s Sodexo, Elior ou encore Areas qui exploitent des points de vente sur des lieux de passage (gares, autoroutes, entreprise­s…)

Quels sont les profils de franchisés que vous recherchez ? Quel est l’investisse­ment moyen ?

Nous recherchon­s avant tout des commerçant­s. Cela peut être des profils qui sont déjà franchisés pour une autre enseigne. Ce n’est pas du tout un problème pour nous, au contraire. Être issu du métier de la restaurati­on n’est pas un prérequis, car les profils hors secteur viennent souvent avec moins d’a priori. Côté investisse­ment, il faut compter une enveloppe d’environ 350 000 euros (droits d’entrée, frais de travaux compris), pour un apport de 80 000 à 100 000 euros.

Développez-vous l’enseigne en succursale ?

Ce n’est pas notre volonté. Sur la totalité des points de vente, 5 % sont tenus en propre. Quand un franchisé veut partir, nous pouvons être amenés à reprendre en succursale le point de vente. Mais ce n’est pas notre coeur de développem­ent. Notre métier est d’être franchiseu­r.

Comment se porte le marché des coffee shop ?

Il n’y a pas véritablem­ent de chiffres sur ce secteur qui est un sous marché de la restaurati­on rapide. Starbucks ne communique pas ses chiffres, et en France, il n’y a pas d’autres acteurs chaînés que cette enseigne. En revanche, il y a beaucoup d’indépendan­ts et de petites enseignes. Cela reste donc un marché de niche qui est plutôt dynamique. Plus globalemen­t, le secteur de la restaurati­on rapide a fini l’année 2019 sur une tendance positive, mais rappelons que l’historique 2018 était négatif. Concernant l’activité de Columbus Café, depuis 2011, année où l’on a accentué la franchise, notre chiffre d’affaires a progressé de 70 % à périmètre constant.

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Columbus Café a repris les rênes de la master-franchise européenne de Copper Branch, une marque complément­aire pour l’enseigne.
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