Quelles solutions de financement pour rebondir ?
es banques, qui ont d’ores et déjà largement contribué à la mise en oeuvre des mesures prises par le gouvernement – dont notamment plus de 100 milliards d’euros de PGE (Prêt Garanti par l’État) accordés – continuent d’accompagner les entrepreneurs pour gérer la reprise d’activité afin de réussir la saison d’été. Pour mémoire, le PGE peut représenter jusqu’à 3 mois de chiffre d’affaires (ou deux années de masse salariale pour les entreprises nouvelles ou innovantes), il bénéficie d’une franchise de remboursement de 12 mois et au bout d’un an, l’entreprise peut le rembourser ou demander à l’amortir sur une à cinq années supplémentaires. Les mesures complémentaires et spécifiques pour les secteurs du THR, très représentés en franchise et tout particulièrement touchés par les mesures de fermeture des lieux accueillant du public, renforcent notamment les dispositifs de prêts. Les activités ayant subi des fermetures administratives ont bénéficié de la possibilité de reporter leurs échéances de prêt de 6 mois. Les entreprises du secteur du THR bénéficient de la possibilité d’un report d’échéance de 6 mois supplémentaires, soit 12 mois de report au total.
De nouveaux PGE
De plus, le gouvernement a annoncé la mise en place d’un “PGE saison” aux conditions d’accès plus favorables que le “PGE classique” (décret non encore paru à date) : il permet, pour les entreprises liées au tourisme, de s’appuyer sur l’activité accrue en période estivale. Ainsi, le plafond du montant du PGE auquel ces entreprises peuvent prétendre est porté au chiffre d’affaires des trois meilleurs mois de l’année précédente, intégrant ainsi l’importante saisonnalité de l’activité. Par ailleurs, la banque publique d’investissement Bpifrance va quadrupler l’enveloppe dédiée aux “prêts tourisme” pour atteindre un milliard d’euros. Ce sont des prêts à dix ans avec deux ans de différé de remboursement qui ne requièrent pas de garantie ni sur le patrimoine de l’entrepreneur, ni sur son entreprise.
Transformation digitale
Les entreprises des activités relevant de ces secteurs, quelle que soit leur taille, pourront également continuer à bénéficier d’une prise en charge à 100 % de l’indemnité d’activité partielle pour les heures non travaillées jusqu’en septembre, un accès spécifique prolongé au fonds de solidarité et de mesures exceptionnelles d’exonération de cotisations, de remise ou d’apurement des dettes sociales. Tous ces outils ont pour vocation de permettre aux entreprises de surmonter les impacts de la crise du Covid-19 et assurer leur pérennité. À date, si une très grande partie des entreprises ont demandé leur PGE, elles ne l’ont pas pour autant encore utilisé et on constate des niveaux de trésorerie élevés. Pour s’engager solidement dans le monde post-Covid-19, il semble qu’une fois leur situation de trésorerie stabilisée, les entreprises pourront réévaluer leur chaîne logistique pour sécuriser leurs approvisionnements, et en multiplier les sources pour limiter la dépendance, voire privilégier des solutions plus locales.Le second chantier qui s’impose est celui de la transformation digitale : dans tous les domaines, on aura appris à échanger, à faire du commerce, à travailler de façon numérique, sans se toucher, ni parfois se voir : le e-commerce, le télétravail ou l’éducation en ligne semblent des tendances solides qui vont se maintenir. Les réseaux de franchise sont-ils déjà tous pleinement investis dans leurs actions pour préserver leurs approvisionnements, diversifier les canaux de distribution et accélérer l’innovation ?
e monde d’après sera-t-il comme le monde d’avant ? Le consommateur a-t-il les mêmes attentes après avoir dû vivre enfermé, privé de ses repères de consommation, obligé d’apprendre rapidement l’usage des technologies avec les plates-formes collaboratives (Zoom, Team...), vivre dans un monde digitalisé et s’adapter au télétravail. Cette période de confinement a fait comprendre que la surconsommation n’était pas un mode de vie, que l’environnement était en grand danger, que les technologies trouvaient leurs limites et qu’il était possible de vivre sans aller en magasin. Le client a modifié ses besoins et les enseignes quels que soient leurs secteurs ont dû réfléchir rapidement à d’autres offres, répondre aux besoins urgents, imaginer le monde d’après, développer le digital et repenser leur communication.
5 nouvelles tendances post-Covid-19
Un retour aux sources : après avoir été hyper connectés et hyper sollicités, les consommateurs rejettent désormais la surconsommation et réclament des offres simplifiées. Ils veulent aller à l’essentiel et aux produits utiles, plus naturels, plus sains. - Vers une économie durable : le Français souhaite se reconnecter avec la nature et ralentir son rythme de vie. Il attend donc des marques des produits et des services en adéquation avec le respect de l’environnement et des saisons. - Regain des valeurs et de l’intelligence collective : exit les valeurs d’individualisme et de compétitivité. Le consommateur se tourne vers des valeurs de solidarité, d’empathie et d’intérêt général. Les marques devront être plus transparentes et moins accrocs au profit. - Vers des technologies utiles : Annoncées comme bénéfiques pour l’avenir du monde, les technologies ont montré leurs limites. Le flop de l’application de traçage “Stop Covid” en est le parfait exemple. Et le Français supporte de moins en moins d’être considéré comme un produit. - La montée en puissance de l’interactivité avec des communautés d’intérêts : La communication est entrée de plus en plus dans les foyers. L’émission de Cyril Lignac sur M6 en est l’exemple parfait. Le Français entend devenir l’acteur de la communication des marques et interagir avec elles. La communication devra donc être plus spontanée, plus agile, plus directe et les médias devront aussi travailler sur de nouveaux formats.
Le digital, nouvel eldorado ?
Le confinement a obligé les marques à rapidement mettre en place de nouveaux outils permettant de maintenir les liens avec leurs publics. Des outils collaboratifs facilitant le télétravail, l’optimisation des réseaux sociaux (qui pour la plupart des franchises est un vrai problème) afin de communiquer avec leurs fans, l’augmentation de l’e-commerce quand l’activité le permettait, et de la publicité digitale et interactive comme les bannières ou encore les Ads Google et Facebook. La communication a gagné 2 ans alors que le monde s’est arrêté. Le digital s’est davantage ancré par obligation dans les habitudes de communication des marques, et pourtant l’e-commerce n’a progressé que de 16 % pendant le confinement. Pour séduire de nouveau les consommateurs, les enseignes devront modifier leur communication, en trouvant un équilibre entre l’humain et la machine, entre le physique et le digital, entre le profitable et le responsable. Ce sera l’enjeu du monde d’après.