Entre exigences et recommandations
La plupart des constructeurs mettent leur grain de sel dans la conception d’un atelier neuf et, dans tous les cas, lors de la mise en conformité de cet espace technique à telle ou telle charte graphique. Et si l’achat d’outillage spécifique fait partie de
Leurs exigences en matière d’aménagement des espaces purement techniques en concession se manifestent à des degrés divers. Les constructeurs ont tous, au minimum, des outils spécifiques à imposer à leurs partenaires-investisseurs (parfois avec le mobilier qui va avec), auxquels s’ajoute généralement une charte où la couleur des zones aménagées, la signalétique (et parfois même l’éclairage) constituent autant de points peu ou pas négociables. En revanche, la conception des lieux de travail, si elle s’impose par nécessité (réglementaire notamment) et par pur bon sens, ne donne pas systématiquement lieu à une intervention de tel ou tel importateur. Avec Yamaha Motor, par exemple, un projet de création d’atelier neuf s’ouvre généralement sur une phase de consultation au cours de laquelle le constructeur intervient en amont et endosse un rôle de conseiller. « Nos inspecteurs techniques régionaux participent à ce genre de projet. Ils échangent avec l’architecte choisi par le concessionnaire, explique Yves Jardin, responsable technique du réseau moto et PPLV. Il peut s’agir de masquer une partie de l’atelier aux yeux du client, de veiller à ce que la récupération des déchets d’atelier par un collecteur extérieur soit efficace, ou encore d’inciter l’investisseur à éviter de climatiser certaines zones de stockage. »
Un durcissement progressif
Aucune prestation facturable n’est cependant imposée à ce stade. « La couleur des murs et des sols, la signalétique et l’éclairage (par exemple, 750 lux au-dessus des plans de travail) doivent se conformer à certains standards », poursuit-il. Quant à la fourniture de certains équipements et de mobilier, elle se résume à une « préconisation ».
Car si aucun contrat ne lie Yamaha à un fabricant d’équipements, Yves Jardin rappelle que la marque recommande volontiers la maison Marolo, et ce « depuis une trentaine d’années, entre autres parce qu’il y a du service derrière. »
Avec KTM France, les choses se présentent sous un jour relativement différent, ne serait-ce que parce que « les ateliers sont généralement partagés avec plusieurs autres marques », confie Thomas Orlik, responsable qualité et formation de la filiale française de KTM Sportmotorcycle Gmbh. Le représentant du constructeur revient la filiale française de Ktm pousse progressivement son réseau à se conformer à ce genre de modèle.
l’aménagement de l’espace commercial, contre 20 % sur l’atelier. » Un architecte dépêché par la succursale française peut intervenir, sur demande, lors de l’élaboration d’un projet de création, voire d’une remise à niveau de locaux préexistants. « Si son intervention est requise, il veille à l’implantation des standards de la marque. Ce qui est recherché d’abord, outre la prise en compte des paramètres de sécurité et du confort au travail, c’est l’efficacité opérationnelle pour l’investisseur, l’amélioration des flux entre le commercial et le technique en vue de l’optimisation de la productivité de l’établissement. » Une fois un plan d’architecte réalisé, il s’agit de « le confronter in situ à la réalité des lieux et, si besoin, de modifier le projet sur quelques points afin de dégager les meilleures solutions possibles. »
Des partenaires en soutien Aucun fournisseur imposé au menu de Honda. Toutefois, la structure importatrice s’appuie sur les compétences de quelques partenaires de longue date. Motul, par exemple, « propose son expertise à ses clients professionnels à travers la fourniture de matériels de distribution des produits de graissage. Il peut aussi les conseiller sur l’emplacement et la dimension des cuves à implanter. » Marolo Test est également cité comme un partenaire recommandé.
« Un investisseur en phase d’études architecturales aura intérêt à choisir certains de ses équipements avant de démarrer ses travaux. Ainsi, une table élévatrice basse, dont la rampe d’accès s’étend sur une moindre surface qu’une table classique, peut permettre de gagner suffisamment d’espace pour influer sur l’aménagement d’un atelier », expose Pierre Guyot, avant d’ajouter que le conseil en conception n’est pas une prestation facturée au concessionnaire ; et que
« le curseur des exigences – couleurs murales, voire revêtement de sol et éclairage selon la classification de l’établissement – est placé aussi haut que possible, mais ajusté au cas par cas, en fonction du flux de clientèle prévu, de la configuration des lieux et des capacités d’investissement de l’entrepreneur. » Quant à la conformité d’une installation aux normes techniques et sanitaires, elle reste « l’affaire de spécialistes », et notamment d’entités comme
« l’apave ou Securitas » appelées à vérifier que les locaux peuvent être dûment classés ERP (Établissement Recevant du Public), sans augurer de l’apport en la matière d’un architecte, d’un fournisseur de matériel, ou même d’autres organismes (lire l’interview de Nadine Annelot p. 33).
La conception d’un espace de travail s’impose par nécessité réglementaire.
la charte graphique des ateliers Yamaha joue sur de sobres nuances ocrées.