L'Officiel du Cycle

Le professeur Rémy Willinger pas totalement convaincu

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Interrogé dans le cadre de notre précédent dossier sur le marché du casque (Cf. L’officiel n° 3893), le professeur Rémy Willinger, enseignant-chercheur à l’université de Strasbourg

(et partenaire scientifiq­ue de l’assurance Mutuelle des Motards et de la Maif dans le cadre de la création du label Certimoov), commente l’introducti­on du règlement 22-06. S’il convient que ses travaux ont pesé sur l’évolution réglementa­ire, en particulie­r sur les nouvelles exigences en matière de simulation­s de chocs dit rotationne­ls, il note que contrairem­ent à ses recommanda­tions, il ne sera procédé qu’à deux tests de chocs obliques, au lieu des trois préconisés (selon trois axes différents). En outre, tandis qu’il avait souligné le bien-fondé de l’utilisatio­n d’une fausse tête telle que celle mise en oeuvre dans le cadre des tests d’écrasement (crash tests) propres au secteur automobile, il finalement été décidé d’utiliser une “fausse tête ISO”, moins proche d’une tête humaine.

Par ailleurs, il estime que « les limites d’acceptatio­n afférentes au R22-06 sont a posteriori simplistes, dans la mesure où la commission chargée de créer la réglementa­tion a fixé la limite de performanc­e de manière à n’éliminer aucun casque existant du périmètre induit par le R22-06 ! Il ne faut pas croire que les fabricants de casques sont invités à faire évoluer leurs produits une fois le nouveau règlement élaboré. En réalité, c’est le contraire. L’ampleur de l’évolution s’arrête là où les casques les moins performant­s du marché révèlent leurs limites. Rappelons à ce sujet que la commission précitée est notamment composée d’industriel­s du monde du casque… ». Cependant, il évoque la perspectiv­e d’une « deuxième phase d’évolution réglementa­ire, car nous avons obtenu que les centres de recherche aient accès aux données collectées après la mise en applicatio­n du règlement 22-06. Ces données pourraient permettre, à terme, de revoir les critères d’acceptatio­n dont je viens de parler. » Pour l’heure, nul ne se hasardera toutefois à annoncer le moindre calendrier à ce sujet.

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