Beauté : la lenteur majestueuse
Face à une industrie de la beauté de plus en plus normée et soumise aux diktats des tendances, le phénomène slow beauty gagne du terrain. Ou comment se faire du bien en modérant son rythme et sa consommation.
Revenir au naturel
Comment concocter ses propres formules même lorsque l'on manque de temps ? Commençons par adopter trois gestes simples, sur les conseils de l'auteur Julien Kaibeck
(voir encadré): “Tout d'abord, remplacer le gel douche par un savon à froid surgras, un produit naturellement plus riche en glycérine naturelle. Il permet une toilette très douce de tout le corps, et n'est pas polluant puisque sans flacon ni substances plastiques. Ensuite, troquer sa crème de nuit contre une huile végétale noble, riche en acides gras essentiels et en vitamines. On masse chaque soir son visage nettoyé avec trois grosses larmes d'huile de noyaux d'abricots, d'argan ou d'églantier. L'huile ne graisse pas l'épiderme mais améliore la barrière cutanée, ce qui retient mieux l'eau dans les tissus et participe à l'hydratation, clef d'une peau éclatante et rebondie. Enfin, on peut remplacer son déodorant par une eau florale d'hamamélis, très astringente et régulatrice, au parfum délicat. Un produit naturel, amplement suffisant quand on a une transpiration modérée.”
Se connaître soi-même
La clef de voûte de la slow beauty? La connaissance de soi, comme l'explique Victoire de Taillac, bercée à la beauté naturelle et à l'origine de la résurrection de Buly 1803, ancienne officine d'apothicaire créée en 1787. Une élégante boutique qui propose des eaux, des huiles, des formules miracles et autres accessoires cultes venus du monde entier, et qui célèbre une vision old school de la beauté, lorsque l'on prenait le temps de se faire du bien. Une volonté manifeste de renouer avec une époque où les femmes s'accordaient plus de moments privilégiés. “Nous nous retrouvons tout à fait dans les préceptes de la slow beauty. Il est essentiel d'apprendre à se connaître et, surtout, de créer ses
propres rituels de beauté qui aident à se sentir bien au jour le jour”, approuve-t-elle. Et pour ce faire, il n'est pas nécessaire de donner dans les routines à rallonge, façon beautista coréenne fan de layering: “La beauté peut être simple, poursuit Victoire de Taillac. Pour moi, moins c'est souvent mieux. Suivez votre propre inspiration sans vous laisser porter par les tendances, concentrez votre ressenti pour ne conserver que les soins qui vous font vraiment plaisir. En ce qui me concerne, c'est le brossage à sec le matin, avec une brosse spéciale à poils fins, des pieds à la tête. Cela me change véritablement la vie et modifie la façon dont j'appréhende ma journée.” www.buly1803.com
Apprendre à respirer
Coté sportif aussi, on apprend à mettre la pédale douce et à éviter l'écueil de la performance à outrance, comme en témoigne la tendance lourde du low intensity workout, conseillée par de nombreux gourous de la forme outre-atlantique. Une approche plus progressive de l'entraînement physique, où on privilégie les activités telles que le yoga ou le Pilates. À la clef, un système immunitaire renforcé et une confiance en soi gonflée à bloc. Une mutation approuvée à 100 % par Julie Laurentmarotte, coach et sophrologue chargée de l'excellent cours “Breath and Stretch” du Klay, séance ultra-tonifiante qui associe des techniques de relaxation shiatsu aux étirements des méridiens. “Dans la pratique sportive, contrairement aux idées reçues, l'essentiel est de s'écouter. Attention, cela ne signifie pas se plaindre ou se lamenter, mais il est contre-productif d'appliquer de façon littérale le mantra `no
pain no gain' sans écouter son corps ni ses capacités du jour. Ça peut même mener à des blessures!” Les disciplines essentielles pour arriver à se recentrer sur ses sensations sans être obnubilée par des objectifs à court terme? La sophrologie et la méditation : “Des activités incontournables pour apprendre à vivre le moment précis et surtout maîtriser sa respiration, la base de tout dès lors qu'il s'agit de revenir à soi et de déconnecter des obligations quotidiennes”, poursuit
Julie Laurent-marotte. “Le but? Réussir à stopper le petit vélo mental qui rappelle cent fois par jour ce qu'il ya à faire. Arrêter de se mettre la pression, notamment quand on cherche à perdre des kilos superflus. En un mot : déculpabiliser.” www.klay.fr