La règle de 3 : Noto Paris
Caché au premier étage de la salle Pleyel rénovée, Noto Paris conjugue l'élégance d'une brasserie des beaux quartiers avec une carte contemporaine aux accents méditerranéens.
Le boss Benjamin Patou, fondateur du Moma Group, à qui on doit le retour du Bus Palladium, l'ambitieux Manko, le club de la place de l'étoile L'arc et son restaurant Le Victoria. Détecteur de talents capable de rassembler la jolie faune et la jeunesse dorée dans les lieux désuets qu'il rachète (le Pavillon Vendôme, le Raspoutine…), cet habitué des nuits parisiennes ralentit le rythme cette saison avec Noto, cocon ouaté conçu pour les sorties de concert, les déjeuners d'affaires et les dîners policés.
La carte Un tour complet de la Méditerranée, mené par le chef Patrick Charvet, formé chez Guy Martin et Pierre Gagnaire. Il signe ici des assiettes lisibles et métissées, de la sicilienne caponata d'aubergine au citron confit, douillette et joliment acidulée, à l'agneau rôti au yaourt et son génial “pan mammar”, dôme croustillant au miel saupoudré d'épices. Mention spéciale pour le couscous au poisson, merveille tunisienne exécutée sans caricature.
La designer Laura Gonzalez, figure montante de l'architecture d'intérieur découverte par Benjamin Patou, qui lui confiait en 2010 la rénovation du Bus Palladium. Depuis, la Parisienne a multiplié les projets d'envergure, du Manko à l'alcazar en passant par Thiou. Elle signe ici un écrin feutré fidèle à son style néo-mondain, où le marbre, le velours, le laiton et la moquette épaisse s'accordent dans une palette de teintes franches. Les références tiennent à la fois de l'esthétique mauresque et de l'institution bourgeoise. À réserver absolument, une enclave pour grande tablée, tapissée d'une estampe façon route de la soie.