Keep it clean : Dream Assembly, la recherche selon Farfetch
Plate-forme de e-commerce en mode premium référente depuis plus de dix ans, Farfetch a décidé de diversifier ses services. Store of The Future, Farfetch Black & White Solutions, Browns, Stadium Goods, New Guards Group… on ne compte plus ses initiatives. C’est un de ses petits dernièrs satellites, Dream Assembly, qui résume le mieux l’esprit pionnier de la maison, comme nous l’explique Carol Hilsum, directrice de l’innovation pour la marque. L’officiel. Depuis trois ans chez Farfetch, côté produits, vous avez intégré la Dream Assembly en tant que directrice de l’innovation il y a un an. Quel regard portez-vous sur ce nouveau domaine d’expertise ?
Carol Hilsum : L’innovation dans le secteur de la mode et du luxe est un sujet passionnant, et cela fait déjà une quinzaine d’années que je m’y intéresse de près. C’est à présent un écosystème florissant, dans lequel les choses vont très vite, avec une technologie sérieuse et des résultats performants. Mode et tech sont aujourd’hui indissociablement liés.
Comment est née la Dream Assembly ?
J’ai intégré ce projet six mois après son lancement, mais je me souviens que José Neves (fondateur et CEO de Farfetch) en parlait depuis un bon moment et motivait régulièrement ses équipes sur ce thème. L’idée de créer un programme spécifique qui soutienne les jeunes start-up dans le domaine de la fashion-tech était sans doute pour lui la possibilité d’offrir aux autres ce qu’il n’avait pas eu quand il avait à l’époque lancé sa société en pionnier solitaire. La structure Dream Assembly fait partie intégrante de L’ADN
Farfetch et de sa stratégie globale, d’ailleurs elle n’a pas de business model indépendant.
Pourquoi ce nom de Dream Assembly ?
Je crois que c’est José qui a trouvé ce nom. Probablement en lien avec l’idée du rapport aux autres, du travail en communauté, d’une assemblée idéale qui serait capable de fédérer toute cette énergie ambiante.
Pouvez-vous résumer en quelques mots L’ADN de Dream Assembly ?
Dream Assembly s’inspire directement de la dynamique start-up. Son programme consiste à encourager, accélérer, soutenir et donner de la valeur aux jeunes projets d’entreprise prometteurs dans le domaine de la fashion-tech, afin de préparer l’avenir du commerce de mode.
Comment fonctionne cet incubateur ?
Dream Assembly propose aux start-up sélectionnées un mentorat en session de douze semaines tous les six mois, que nous appelons “cohort”, à l’issue duquel sont retenus les meilleurs, soit onze à la première session 2018, huit et sept aux deux suivantes. La prochaine sera annoncée ce mois d’avril.
Concrètement, cela donne quoi ?
Le programme est assez chargé, mais désormais bien rodé. Il faut savoir que chaque start-up a accès à de nombreux outils mis en place par Farfetch : “talks”, ateliers, réunions, “growth bootcamp”, “demo day” pour pitcher son projet aux investisseurs… Autour de thèmes aussi variés que le e-commerce, le marketing, la technologie, la logistique, les opérations. Le tout en une tournée de trois villes européennes familières à Farfetch : Porto, Lisbonne et Londres. Seul le “growth bootcamp” a lieu à San Francisco. Soixante parrains d’entreprises soutiennent désormais le programme Dream Assembly.
Êtes-vous partisan de l’open source ?
L’open source en matière de partage de solutions technologiques, tel qu’on l’entend en général, n’est pas notre spécialité, mais en ce qui concerne le partage de partenariats, d’inclusivité, c’est tout à fait le cas. Échanger et faire mûrir de nouvelles idées à plusieurs aide forcément l’ensemble du groupe. C’est en tout cas ce que nous constatons à chaque nouvelle “cohort” : l’écosystème se renforce exponentiellement, et redonne au suivant ce qu’il a lui-même reçu du précédent. Le résultat est motivant, et nous encourageons donc cet open source.
Chaque session a-t-elle un thème ?
Disons qu’elle a souvent une ligne directrice correspondant à l’air du temps, comme l’intelligence artificielle ou la réalité virtuelle.
Les résultats de la quatrième “cohort” ne seront révélés que fin avril, mais je peux déjà vous dire que la technologie 3D est au coeur de toutes les préoccupations.
Et le thème de la mode responsable ?
Évidemment aussi ! Dream Assembly s’intéresse de près aux technologies de la chaîne logistique qui pourraient réduire le gaspillage textile, comme celle de la création digitale par exemple.