L'officiel

Quinn of the year

Lors de la dernière fashion week milanaise, la troisième édition de Moncler Genius nous a dévoilé les collection­s issues des collaborat­ions avec les designers les plus influents du moment, tel Richard Quinn connu pour ses créations spectacula­ires. Rencont

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L’officiel. Diplômé de Central Saint Martins, vous avez très rapidement accumulé les prix (H&M Design Award, Newgen du British Fashion Council, Queen Elizabeth II Award, remis par la reine en personne, British Emerging Talent Womenswear). Devenir fashion designer a-t-il toujours été une évidence pour vous?

Richard Quinn : Je suis né et j’ai grandi à Londres, à Eltham, dans le sud-est de la ville. Dès mon enfance j’ai été intéressé par la création. J’étais le plus heureux du monde quand je recevais un kit de loisirs créatifs. J’ai toujours peint, travaillé la pâte à modeler, réalisé des maquettes en Lego. Plus tard j’ai étudié les beaux-arts pendant six ans jusqu’à obtenir une place à la Central Saint Martins School, où j’ai naturellem­ent progressé en matière de mode. Les imprimés et les textiles n’ont jamais cessé de m’inspirer. C’est pourquoi j’ai suivi les cursus qui leur sont consacrés. La plupart des projets que j’ai développés pendant mes études sont en totale adéquation avec ce que je réalise aujourd’hui.

Quels sont vos mentors dans la mode?

Mes professeur­s Natalie Gibson, Fleet Bigwood, Elisa Polamino et Fabio Piras de Central Saint Martins, qui m’ont enseigné ce que je sais aujourd’hui et qui m’ont encouragé tout au long de mes études. Ils m’ont vraiment permis de développer mon style et m’ont poussé à avoir la confiance nécessaire pour le montrer sans retenue, et je leur en suis infiniment reconnaiss­ant.

Votre univers semble tout droit sorti d’un film de Tim Burton, est-ce juste une impression ou êtes-vous un grand fan du réalisateu­r?

J’ai toujours été attiré par les films de Tim Burton et par le travail du photograph­e Tim Walker. Cette idée de montrer un monde fantastiqu­e ou une image fascinante m’inspire. Les vêtements que je crée doivent avoir ce même genre de signature flamboyant­e et être instantané­ment reconnaiss­ables.

Quel est le socle de votre moodboard créatif?

J’adore les salons parisiens des années 1950 et 1960. C’était une époque vraiment révolution­naire où les volumes étaient expériment­aux, à l’opposé de ceux, beaucoup plus fins et étroits, qui ornaient les maisons pendant la guerre.

Quel est L’ADN de votre marque éponyme fondée en 2016 ?

Une vision sans peur, avec beauté et mordant.

J’ai lu que la mode est un moyen de vous évader. Avec cette collaborat­ion Moncler Genius, où vous êtes-vous échappé?

Dans les années 60, cette époque du passé aux accents futuristes. J’ai voulu créer des formes légères, belles, audacieuse­s et désirables sur des tissus intéressan­ts.

Moncler est connue pour son célèbre duvet. Cela a-t-il été un défi de le revisiter?

Cette marque possède une histoire très riche et ça a été génial de pouvoir utiliser les moyens techniques à dispositio­n pour travailler ce matériau iconique. Nous avons notamment travaillé le collage du duvet pour créer des vestes matelassée­s imprimées.

Avez-vous un souvenir d’enfance ou d’adolescenc­e avec Moncler ?

J’ai toujours vu des vestes Moncler dans les vitrines des magasins. Ça a toujours été très inspirant.

Que pensez-vous des autres collection­s Moncler Genius ?

Voir autant de talents travailler pour un même projet, c’est vraiment quelque chose d’innovant. J’ai aimé toutes les collection­s. Et cette façon de présenter chacune de nos collaborat­ions a permis au spectateur de rentrer dans nos univers. J’ai adoré!

Parlez-nous de la scénograph­ie de votre défilé Richard Quinn x Moncler Genius à Milan, ambiance Odyssée de l’espace de Kubrick…

L’idée du futurisme a été résumée dans ce film. La mise en scène dans un décor d’un blanc pur a réellement permis aux vêtements d’éclater tout en ajoutant un côté sombre que j’ai adoré.

Qu’est-ce qui fait de Moncler Genius un projet si particulie­r?

Le moteur du projet est la créativité, ce qui est rare. Les équipes sont incroyable­s et très généreuses dans leur expertise et leurs compétence­s. En tant qu’équipe, nous aimons travailler avec Moncler, c’est notre famille italienne. Cette collaborat­ion permet d’emprunter différente­s voies, de les exposer dans une mise en scène innovante.

Le coronaviru­s et le confinemen­t qui s’en est suivi vous ont-ils amèné à penser votre travail autrement ?

C’est agréable de s’arrêter et de réfléchir par moments. Cela permet de revoir nos priorités dans tous les aspects de notre vie, ce qui est toujours une bonne chose. J’espère voir la créativité et la lumière surgir de l’obscurité.

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