Il fait ses achats avec le chéquier du voisin
Avranches. C’est pour vol, falsification et usage de chèques falsifiés, qu’un homme de 53 ans sous curatelle renforcée, demeurant Avranches, s’expliquait le 25 mai 2016, au tribunal correctionnel de Coutances.
L’ensemble des faits est concentré en avril 2014. En tout début de mois, le prévenu rend visite à son voisin depuis seize ans, comme à son habitude. Là, suite à ce qu’il décrit comme une pulsion, il dérobe le carnet de chèques de sa victime, en évidence sur un meuble.
Durant tout ce mois d’avril, il émet des chèques chez divers commerçants locaux et pour divers achats de nourriture, vêtements et autres dépenses de la vie courante.
Sur interpellation de la juge qui lui demande les raisons de ce soudain passage à l’acte, il évoque de l’argent facile et un moment de faiblesse.
Le tribunal le met en face des réalités en évoquant une première mention d’escroquerie en 2005 et son divorce sur fond de retraits intempestifs sur le compte bancaire de son épouse de l’époque. Il fait remarquer, évasif sur la question, que c’est lui qui a attiré l’attention de la banque sur ses propres agissements.
Ce à quoi, la juge rétorque : «Oui, une fois que le compte était à découvert» .
L’avocat de la partie civile, à qui la présidente a donné la parole, rectifie les affirmations du prévenu en précisant que la fraude a été découverte suite au décès de la victime et à l’étude des comptes par sa fille.
Le ministère public évacue d’un revers de manche les allégations de faiblesse et de pulsion ponctuelles mises en avant par le prévenu, au vu des multiples chèques émis, constituant des répétitions de ces symptômes. Il requiert six mois de détention avec sursis.
Le tribunal condamne le prévenu aux six mois de prison requis avec sursis simple.