300 manifestants contre l’extension prévue
Lundi, à l’heure du déjeuner, quelque trois cents personnes se sont rassemblées pour dire non à l’extension du stationnement payant à plusieurs parkings de l’hypercentre.
Bien remontés, les contestataires, en majorité des commerçants et salariés, ne se sont pas privés d’exprimer leur mécontentement. Et les explications de Dominique Baudry, venue à leur rencontre, ne semblent pas avoir apaisé les esprits. Pas plus que le report de l’entrée en vigueur du plan. Initialement prévu pour le 15 juin, il devrait être appliqué à partir du 11 juillet.
« On ne lâchera pas »
C’est la promesse lancée par les gérants du magasin Coccinelle, initiateurs de la pétition, relayée par l’association des commerçants. Elle aurait recueilli quelque « 1 600 signatures en une seule journée » , selon la supérette de la rue Lecampion. « Mme le Maire nous dit que c’est 20 € par mois. Ce qui fait 240 € à l’année » . En fait, il en coûtera 200 € par an. Qu’importe : « Nous n’en voulons pas. Nous sommes tous concernés. Commerçants, employés, résidents. Beaucoup de clients nous disent qu’ils ne viendront plus » . Pas d’accord sur le fond, ni sur la forme. Le fait de « ne pas avoir été parmi les commerçants invités à la réunion de présentation du plan » , trois jours avant son approbation, de justesse, par le conseil municipal, n’est guère apprécié.
Pour Aurélie, employée de fastfood en centre-ville, « Si je dois payer pour venir travailler ici, c’est clair, je vais aller ailleurs. Je me suis renseignée en mairie pour savoir s’il y avait des possibilités d’aménagement pour les salariés à Granville. Un tarif préférentiel ou tout au moins un parking garanti. Ca n’est pas prévu. Les abonnés qui ne trouveront pas de places sur les parkings qui leur sont réservés, devront payer 12 € pour la journée. »
« On se privera de dessert »
À la Fontaine Bedeau, parmi les visiteurs qui s’y stationnaient ce lundi, un couple venu du Calvados, étonné de voir un horodateur en cours d’installation, sur le parking. « On avait l’habitude que ce soit gratuit. S’il faut payer (1,20 €/heure) on le fera mais probablement qu’on restera moins longtemps » . Également du Calvados, deux retraitées. L’une est venue à Granville « pour une consultation que je ne peux pas avoir ailleurs. Bien sûr que je continuerai à venir. Je n’ai pas vraiment le choix» . Même constat chez un petit groupe de septuagénaires venus d’Avranches, à deux voitures. « On vient régulièrement passer la journée à Granville. On mange sur le port avant d’aller en ville. » Pour eux, la solution est toute trouvée : « On fera du covoiturage et on ne prendra plus de dessert » .
Le ton est à l’humour mais leurs propos font écho aux craintes des commerçants : « voir partir la clientèle en périphérie, là où le stationnement est gratuit » .
À quelques semaines du passage du Tour de France, s’ils n’obtiennent pas gain de cause, « le retrait, pur et simple, du projet » , certains évoquent déjà l’idée de garder rideau baissé.