5 000 victimes civiles
Sur le territoire normand, parmi les 5 000 victimes civiles, Il y a eu 4 100 déportés, dont 800 juifs, 300 fusillés et au moins 500 personnes massacrées.
Parmi ces 5 000 Normands, des résistants (les trois quarts), des juifs, des prisonniers de droit commun, des otages, des communistes, des syndicalistes. 3 000 sont morts. Dans les camps de travail ou d’extermination. Ou bien fusillés après un procès ou massacrés. La terrible statistique des déportés serait de 42,5 % de personnes décédées en Normandie, contre 40 % pour la moyenne nationale. Débarquement et Bataille de Normandie avec les exactions nazies, expliquent ce ratio plus important.
Ce projet, les deux historiens souhaitent l’achever en 2019 par l’édition d’un dictionnaire. « Un ouvrage de mémoire » de 1 500 à 2 000 pages. Une première partie scientifique. Une seconde, la plus importante, présentera par liste alphabétique toutes les victimes. Pour chacune une biographie avec nom, prénom, date de naissance, profession, motif de l’arrestation, situation familiale, rôle éventuel dans la résistance, déportation, date de retour pour certains.
Une troisième partie du dictionnaire pourrait faire apparaître un listing des victimes pour chaque commune de Normandie. « Rentrer dans la vie des gens » Vanina Brière et Arnaud Boulligny s’attellent, pour être le plus complet possible, à retrouver les photos des victimes. « On en a 800. Le pari, c’est arriver à 1 500, 2 000. » Mettre un visage sur un dossier, c’est l’occasion « de rentrer dans la vie des gens » , s’éclaire Arnaud Boulligny. « Ces photos, souvent uniques, même les familles ne le connaissaient pas parfois. Elles avaient été données à l’administration pour retrouver un disparu à la libération. On fait donc des rencontres extraordinaires et touchantes avec les familles ou avec d’anciens déportés. »
Le devoir de mémoire toujours. « Les Français sont encore très sensibles à ce sujet et encore plus en Normandie » , rappelle Arnaud Boulligny.