Mulann industries relance la fabrication de bandes audio à Avranches
Recording the Masters, c’est sous étiquette commerciale qu’est relancée la production de bandes d’enregistrement audio par le fabricant d’Avranches, Mulann Industries.
La bande analogique audio revient sur le marché. A l’instar du vinyle que l’on disait disparu, les professionnels du son reviennent aujourd’hui à ce mode d’enregistrement et de stockage des sons aux qualités indéniables.
Un son très haute définition
« L’analogique a trop rapidement perdu sa place » , commente le PDG de Mulann, Jean-Luc Renou. « La marque Recording the Masters comprend les bandes magnétiques, que nous fabriquons à Avranches, les machines, à Lannion, et un nouveau concept. Une sorte de start-up qui donne un coup de pouce dans le monde du son analogique, hors du monde numérique en plein développement toujours. L’analogique offre un son de très haute définition, bien supérieur à celui du numérique. Le numérique permet un stockage important et offre des facilités de partage, mais en échantillonnant, on perd en qualité, pas dans l’analogique » .
Musique, archivage, instrumentation
Le produit a été présenté le 4 juin dernier au salon AES des professionnels du son à Paris. Une offre qui positionne le groupe breton sur les marchés de la musique, de l’archive et de l’instrumentation, alors qu’il était déjà bien présent sur celui de la sécurisation des données avec les bandes magnétiques des cartes bancaires notamment.
Le groupe vise trois segments de marchés. Les professionnels de la musique reviennent à l’enregistrement des masters sur bandes magnétiques avant d’effectuer des copies vers les CD, disques vinyle ou autres plateformes de partage. L’archivage des sons, car il n’implique pas d’énergie pour le stockage sur serveurs, notamment. Et l’instrumentation avec un captage et une écoute de sons de plus en plus importants dans les do- maines militaires et scientifiques, « en recherche de perfection sonore, d’authenticité et de durabilité » .
Un héritage de formules chimiques
« Je n’ai pas repris les 31 salariés de Pyral pour les laisser sans travail » . Jean-Luc Renou, le PDG du groupe, en rachetant la société d’Avranches en janvier 2015, s’est rendu propriétaire des formules chimiques des fabricants Agfa, Basf ou Emtec, que Pyral avait elle-même héritées d’un fabricant hollandais « certaines datent des années 50 » . Des sociétés qui, en leur temps, ont fait les grandes heures de la bande audio. Nous sommes actuellement deux dans le monde à posséder ces procédés de fabrication : nous, Mulann, français et un Américain, qui n’a pas notre capacité de production. C’est un marché de niche où nous comptons bien rester leader ».
Montée en compétence et production
A Avranches, le groupe dispose des équipements nécessaires. « Les investissements sont faits. Nos machines sont en sous capacité de production. Le marché est connu. Il fallait une action commerciale, c’est fait. Nous avons recruté trois commerciaux sur Paris, car nous travaillons à l’échelle mondiale. Aujourd’hui à Avranches, nous sommes déjà organisés en 3x8. Il faut une montée en compé- tence et une meilleure productivité » . L’effort est là pour les 35 salariés en contrat à durée indéterminée et les 2 à 6 intérimaires qui interviennent en fonction du rythme de production.
Un second marché pour Mulann
« L’image de la marque Recording the Masters est radicalement nouvelle, conclut JeanLuc Renou. Elle est dynamique, moderne et indique que l’enregistrement analogique est plus que jamais actuel. Ses valeurs technologiques lui offrent un avenir et un rôle important. C’est l’un des métiers socle de Mulann, qui donne à notre groupe une expertise unique pour accélérer notre développement. Les cartes bancaires sont un marché stable, qui va décliner lentement et à long terme. L’audio est un second marché qui va s’équilibrer dans les trois ans » .