Pneus crevés en série : il ne se souvient de rien
Avranches. En janvier dernier, une dizaine de propriétaires avait eu la désagréable surprise de constater que leurs pneus avaient été crevés dans la nuit. Les gendarmes disposaient alors de peu d’information sur cette série de dégradations. C’est « un renseignement anonyme » qui les mettra sur la piste d’Ismaël. Il est au tribunal, invité à s’expliquer. Dans la soirée du 23 au 24 janvier 2016, muni d’un couteau, il s’en est pris aux véhicules garés sur les rues de la Division Leclerc, du Commandant Bindel et alentours. Devant les gendarmes, il reconnaîtra les faits, mais dira « ne se souvenir de rien » . À la barre, la mémoire ne lui est toujours pas revenue. « Pas de flash ? » lui demande la juge. Non : « rien du tout » répond le prévenu. Et pour toute explication : « J’avais bu deux bouteilles de whisky et j’avais pris des médicaments » . Du coup : « Je sais pas ce qui s’est passé » . À 37 ans, il a un « traitement pour dormir » .À son casier, six condamnations pour stupéfiants et conduite alcoolisé. Il est « désolé » pour ses victimes, et promet de les rembourser. Il a déjà commencé pour l’une d’elles. Mais « sans travail, j’aurai du mal » .
Ce qui ne l’empêche pas d’acheter alcool et stupéfiant car il admet « consommer parfois » , alors qu’il est sous méthadone. Une attitude qui « suscite le courroux » du ministère public qui connaît déjà bien Ismaël. Dans ce contexte, « on évite d’aggraver son cas. C’est insupportable » , s’emporte le procureur qui dénonce « un comportement délictueux » qui a engendré « un préjudice immense » . À 60 € environ le pneu, le compte est vite fait. Deux des neuf victimes se sont porté partie civile.
Ismaël leur doit 80 et 200 €. Il devra aussi accomplir 70 heures de travail d’intérêt général, dans un délai d’un an.