La Gazette de la Manche

Le chouchou, c’est toujours Poupou

À 80 ans, Raymond Poulidor continue de faire chavirer les coeurs de ses adorateurs. Vendredi, à Avranches, les fans de l’Éternel Second ont pu approcher la légende.

- Célian Guignard

Les années passent. La passion reste. Raymond Poulidor, cycliste incontourn­able des années 1960 et 1970, n’avale plus l’asphalte en compétitio­n depuis bien des années. Pourtant, dès que l’ancienne gloire de 80 ans se présente, ses supporters sont toujours là pour l’accueillir. Comme vendredi, à Avranches.

Poupou, comme on l’appelait dans le peloton, était à la Maison de la presse pour dédicacer son dernier livre. « Nous en avons commandés 300, annonce Gérard Guesdon, propriétai­re de l’établissem­ent. Nous avons eu près de 50 réservatio­ns. Là, je pense que nous allons en vendre 150. » À 10 h, heure à laquelle le champion devait franchir le pas de la porte, une petite foule s’est déjà agglutinée devant l’établissem­ent.

« Un héros »

Quelques minutes de retard, mais pas de répit. Raymond Poulidor s’installe et débouche son crayon. Florence Sauer, accompagné­e de ses deux petits carlins, est l’une des premières à lui tendre son ouvrage. Celle qui l’a connu à l’époque à laquelle il concourait est heureuse comme jamais. « Je suis une vraie fan de toujours. Je continue même à crier « vasy Poupou », toute seule, quand un cycliste devant moi roule trop lentement. »

Physique longiligne, regard timide, Joseph Petrowsky s’avance à son tour. Licencié du Vélo-club avranchina­is, l’Américain de 30 ans comprend qu’une légende de sa discipline est assise devant lui. « Je ne le connaissai­s pas, avoue-t-il. Un ami m’en a parlé, alors je me suis renseigné et je suis venu. Pour vous, c’est sûr, c’est un héros du cyclisme. »

54 Tours de France

Face à un tel engouement, L’Éternel Second, son autre surnom pour n’avoir jamais gagné la Grande Boucle, malgré un palmarès bien fourni, garde sa douceur et sa simplicité. « Parfois, je me dis que j’ai peut-être bien fait de ne pas gagner le Tour de France, s’amuse-t-il. Même si je n’ai pas fait exprès. »

Le 2 juillet, date du grand départ au Mont Saint-Michel, Raymond Poulidor sera au pied du Rocher. Ambassadeu­r du

depuis près de seize ans, il entamera, en tant que coureur et accompagna­teur, son 54e tour. « Si on met tout, bout à bout, il a passé près de cinq ans de sa vie sur le Tour de France », lance Philippe Brunel, journalist­e à

qui a fait le déplacemen­t pour l’interviewe­r.

Malgré les années, pour Pou- pou, pas de coup de mou. La passion est toujours intacte. Parce que le Tour de France, comme il le dit, « c’est [sa] vie ! »

Newspapers in French

Newspapers from France