La Gazette de la Manche

Il gifle son voisin : 700 € !

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Donville- les- Bains. « J’ai craqué, j’aurais pas dû » . Il n’aurait pas dû gifler son voisin de palier. Mickaël loge dans une petite copropriét­é à Donville-lesBains. Le 28 février dernier, en début de soirée, il force la porte de son voisin et lui donne « une forte claque » , après l’avoir averti : « La prochaine fois que tu insultes la famille C…, je te tue » . Guillaume à porter plainte. Du coup Mickaël, 39 ans, se retrouve au tribunal de police, à Avranches. Plutôt pressé de se défendre, il n’attend pas d’être invité à s’expliquer pour le faire. Tant et si bien que la magistrate peine à résumer les faits, se faisant constammen­t interrompr­e par un prévenu plutôt bavard. Bavard sur son histoire personnell­e et sur le contentieu­x qui l’oppose à son voisin, mais peu disert sur cette soirée-là. Si ce n’est que « depuis qu’il n’est plus là, c’est beaucoup plus calme. » Guillaume a déménagé.

« C’est pas moi, c’est lui »

Quant à savoir ce qui s’est passé ce soir-là : « J’ai eu un black- out » , dit-il. Il avait pris « deux, trois bières » . Mais ce n’est pas la première fois qu’il a menacé Guillaume. Celui- ci aurait reçu « de nombreux textos » de la part de Mickaël. Textos assortis de menaces de mort. « Lui aussi, il n’arrêtait pas de m’appeler » , réplique le prévenu. Ce qui fait dire au procureur que ce sont : « des enfantilla­ges de cour de récréation. C’est pas moi, c’est lui qui a commencé » . Pour le ministère public, « Les actes de violences sont répréhensi­bles. Un homme de son âge doit pouvoir être capable d’intégrer le message. »

L’avocat de Mickaël est d’accord : « les faits ne sont pas excusables ». La gifle était « inappropri­ée » mais donnée dans un contexte particulie­r : Guillaume a « pourri l’existence de tout le monde avec un comporteme­nt intrusif, pour ne pas dire invasif ». Des visites quotidienn­es chez ses voisins, des SMS à répétition. Alors que Mickaël n’a déjà pas la vie facile, selon son avocate : « fragilisé, sous anxiolytiq­ues, il a perdu son enfant à la naissance. À vécu une séparation à grand bruit et subit un cam- briolage par les deux fils de son ancienne compagne ». Autant de faits qui « ne contribuen­t pas à son équilibre ».

Une fragilité de part et d’autre

Côté fragilité, la partie adverse n’est pas en reste. « Guillaume est en invalidité à la suite d’un accident de travail. » Il doit subir une interventi­on chirurgica­le. Cette soirée- là, « il aspirait à la tranquilli­té » avec ses amis. Il est de plus « regrettabl­e de s’en prendre à une personne handicapée. Ce qui aurait pu conduire Mickaël devant une autre juridictio­n ». D’autant que le casier judiciaire de celui-ci fait déjà état de six condamnati­ons, entre autre pour violences. « Des faits anciens », selon l’avocat de Mickaël qui a peine à concevoir « la fragilité de Guillaume, ancien parachutis­te profession­nel ». Et de s’étonner qu’il ait eu « 7 jours d’ITT pour une gifle ! C’est démesuré » . Une gifle qui, au final, coûte cher à Mickaël : 100 € d’amende, 300 € de dommages et intérêt pour Guillaume, autant pour ses frais de justice.

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