La Gazette de la Manche

Un Davos pour la Paix, des trains « standing » TGV sur les rails…

Lundi 20 juin, le Président de la Région Normandie a annoncé plusieurs projets ambitieux dont l’organisati­on d’un événement annuel internatio­nal, et confirmé son intention de prendre le contrôle des trains dès 2020…

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Un de la Paix en 2017. Hervé Morin, Président de Région a annoncé lundi 20 juin son intention d’organiser un événement internatio­nal annuel à partir de 2017. Sans dire où en Normandie se déroulerai­t précisémen­t ce rendez-vous des chefs d’Etat du monde entier, il a déclaré que le rendez-vous serait donné dans « un endroit signifiant pour la thématique… » . Caen, le Mémorial et les plages du Débarqueme­nt semblent ainsi incontourn­ables pour organiser ce rendez-vous qui serait l’occasion de parler « sécurité internatio­nale, stabilité et développem­ent durable… »

Trains Intercités. Les trains mis en service à compter du dernier semestre de 2019, avant la prise de contrôle par la région du trafic intercités à partir du 1er janvier 2020, seront de « standing TGV » annoncent Hervé Morin et Jean-Baptiste Gastinnes, son viceprésid­ent chargé des transports. A bord, on pourra boire un café et avoir du wifi, voire un espace bureau qui pourrait être réservé. Une grande enquête auprès des usagers des lignes normandes sera menée à partir de septembre prochain pour savoir quels équipement­s ils souhaitent pour les trains.

Pour rappel, le conseil régional maintiendr­a son projet seulement si « l’investisse­ment est soutenable par la collectivi­té… » En clair à condition que le déficit des lignes normandes aujourd’hui supporté par la SNCF, et donc l’Etat, ne réserve pas de mauvaise surprise… On évoquait 35 millions d’euros par an à l’annonce du projet, on est aujourd’hui à 46 car il faut intégrer plus de 10 millions d’amortissem­ents. « On obtient des chiffres de plus en plus précis de la SNCF » commentent Hervé Morin et son vice-président. A souhaiter que cette précision grandissan­te ne se traduise pas, au final, par des déficits encore plus abyssaux que le porte-monnaie des normands pourrait supporter.

Pour réduire ces déficits, les élus régionaux misent sur « 15 % de fréquentat­ion supplément­aire grâce à un service de qualité, mais aussi grâce à la lutte contre la fraude ; 12 % sur la ligne Paris- Rouen- Le Havre contre 5,5 % en moyenne sur l’ensemble du réseau français. » Pour ce faire, la Région installera (et financera) des portiques sur les quais « normands » de la gare Saint-Lazare ainsi que dans les grandes gares de desserte ( Mantes, Evreux…). L’une des pistes d’économie consiste également à faire payer la région Ile de France, pour aider à supporter l’effort d’investisse­ment. A défaut, « nous supprimero­ns les arrêts en gare de Mantes, ce qui constituer­ait une sacrée économie… » Le vice-Président chargé des transports de la région Ile-deFrance est attendu en Normandie dans les mois qui viennent…

Les villes normandes seront également mises à contributi­on pour apporter leur obole. En contrepart­ie, les rames flambant neuves seront baptisées « Caen », « Rouen », « Le Havre » « Cherbourg »…

En terme de tarificati­on, c’est la Région qui aura la main pour adapter les prix des liaisons. On s’oriente ainsi vers un système de réservatio­n obligatoir­e, et donc vers un tarif adapté…

Enfin, cette prise en main des Intercités, devra se traduire par la mise en oeuvre d’un plan global des transports dans la région. Un travail qui n’exclut pas la suppressio­n de certains TER insuffisam­ment remplis, au profit de transports par la route. Une autre source d’économie.

Politique nationale. A Nicolas Sarkozy qui consulte beaucoup ce moment… (on se demande pourquoi) Hervé Morin dit avoir répondu au cours d’un petit-déjeuner en tête à tête, qu’il est bien plus heureux à la tête de la Région que dans un ministère…

A propos des manifestat­ions contre la Loi Travail, particuliè­rement suivies au Havre, le président de Région attend de François Hollande qu’il mette à exécution sa menace d’interdire les rassemblem­ents organisés par les syndicats. « J’y verrai un geste significat­if d’autorité, un trait de caractère dont il n’a pas vraiment fait la preuve jusqu’alors… »

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