Entre elles, une amitié plus forte que les années

La Française Marylene Evrard et l’Allemande Carina Draese, deux êtres qui n’étaient pas destinées à se rencontrer. Un jumelage leur a permis de créer des liens forts.

« Nous étions alors adolescentes, explique Marylène Evrard, et avec Carina, nous nous sommes rencontrées au lycée Littré, dans le cadre des échanges entre Avranches et Korbach (Allemagne). Puis, au fil de notre amitié, nos visites se faisaient en dehors du cadre scolaire. Parfois, je restais même un mois chez Carina. »

« À l’époque, poursuit Marylène, Carina parlait déjà parfaitement français. Elle avait vécu une partie de son enfance au Togo. Au lycée Littré, moi j’avais un très bon professeur d’allemand qui nous donnait envie d’apprendre. Le niveau de la classe était d’ailleurs plutôt bon. »

30 ans sans se voir

Les années ont alors passé. Les échanges se sont estompés. La vie a continué. Marylene s’est mariée. Elle a eu une fille. Elle a divorcé. Elle travaille aujourd’hui dans une pharmacie. Carina a également poursuivi son chemin. Elle est devenue commissaire de police.

Le contact s’est rompu. Pendant près de trente ans, les deux amies ne se sont plus données de nouvelles. « La dernière fois que Carina est venue, précise Marylène, c’était en 1987. » « J’ai essayé de la retrouver sur les réseaux sociaux, lance Carina. Mais je ne l’ai pas vue ».

Un mercredi de juin, une belle surprise attend Marylène. « Quel choc que de revoir Carina, ici sur la place de Saint-Aubin, petite commune de quelque 700 âmes du Sud-Manche. Comme une apparition, après quasiment trente ans sans contact ! Elle est extraordinaire. »

C’était la première fois que Carina revenait en France. Un voyage non seulement pour visiter les plages du débarquement, mais aussi pour revoir et retrouver Marylene, sa « Marie-Louise » , son amie française avec qui elle a tant partagé. Tant de choses alors à se raconter, à se remémorer…

« Le jumelage crée des liens, c’est un moteur pour l’Europe, s’enthousiasme Marylène. C’est juste incroyable. Il faut conserver des liens. Ces amitiés sans faille. Celles où l’on retrouve l’autre trente ans après et, ceci, comme si on s’était quitté la veille. »