La Gazette de la Manche

Kamini fera rire Avranches

Interview. Kamini, le rappeur auteur de l’énorme succès Marly-Gomont, sorti en 2006, est aussi humoriste. Il sera la tête d’affiche des Poignées d’humour, ce week-end.

- Propos recueillis par Célian Guignard

Kamini, vous jouez votre spectacle « Il faut que je vous explique », vendredi. Vous savez déjà où vous mettez les pieds ?

Franchemen­t ? Pas du tout (rire). Je sais juste que c’est à cinq heures de voiture de Lille (Nord), où j’habite, et que je vais venir en train. Mais on va bien se marrer et ambiancer la ville… la commune même. De toute façon, avec l’image que j’ai, je peux jouer aussi bien dans un village que dans une grande ville. On peut dire que je suis un mec tout-terrain.

Justement, vous allez monter sur scène à Paris, Lyon, Marseille… Vous adaptez-vous au public que vous avez devant vous ?

J’ai envie de répondre oui et non. Je viens toujours avec la même envie, la même énergie. Mais, il faut savoir s’adapter aux habitudes du public. Dans un petit village rural, devant des gens qui ne connaissen­t pas bien le standup, il faut savoir ralentir, trouver le bon rythme, la bonne dynamique. C’est la base de l’exercice. Même les plus confirmés, comme Gad Elmaleh, le font. Parfois, quand on joue dans une grande ville deux fois dans la même journée, on s’adapte en fonction de la réactivité du public.

Votre spectacle ne tourne pas seulement autour de vos origines rurales. Ça y est ? C’en est fini de l’étiquette MarlyGomon­t ?

Je ne cherche pas à couper avec Marly- Gomont. D’ailleurs mon film Bienvenue à Marly-Go

mont est sorti le 8 juin. On fait le deuxième meilleur démarrage pour un film français à cette date. Pour être honnête, je m’en fiche des étiquettes. Je n’ai pas de problème avec ça. Je fais les choses avec sincérité. Je viens avec mes valeurs, mon travail, et le public juge. Quand j’ai fait le buzz, on disait que je faisais du rap paysan, du rap agricole, que ce n’était pas du vrai rap. Les médias et les autres peuvent me mettre les étiquettes qu’ils veulent.

Dans ce spectacle, tous les sujets sont abordés…

Je parle de ma vision du monde, de l’histoire, de la religion… Il y a aussi un sketch, au début, où je parle de la célébrité, de mes origines africaines, des origines de mon prénom, Kamini.

Le public doit-il s’attendre à de petites blagues sur la région, sur l’actualité ?

Si je dois faire une vanne, sur l’Euro 2016 ou sur la politique, je la ferai. Tout est dans la spontanéit­é. Même si je ne suis pas un grand improvisat­eur, il y a une partie d’improvisat­ion, comme dans tous les spectacles. Quand le public est chaud, on se laisse porter par la foule.

Avant le buzz que l’on a connu avec « Marly-Gomont », vous étiez infirmier…

Oui, en psychiatri­e. J’avais dit que si on vendait 100 000 singles de J’suis blanc j’arrêtais de travailler. On a dû en vendre 105 000. Je commençais à avoir de moins en moins de temps. Mes collègues commençaie­nt à devenir fous. À chaque fois, on leur disait « regarde, il est là ».

Mais le rap, ça vous est venu comme ça ? Vous avez appris seul ?

J’ai commencé la musique quand j’avais 11 ou 12 ans. J’étais en 5e. Je suis un mec qui s’est fait tout seul. Quand tu viens du milieu rural, tu sais que personne ne viendra te chercher. J’ai toujours été à fond dans ce que je faisais. Tiens, pour la petite histoire ! Au début du buzz, je suis passé chez Cauet, sur Fun Radio. Je devais rapper. Les gars dans le studio faisaient « n’imp’». Il y en avait même qui jouait de la guitare par-dessus. J’ai revu la vidéo, il y a encore quelques jours. Franchemen­t, mon flow était parfait. Je ne me suis pas laissé déconcentr­er. J’ai toujours bossé dur : pour le clip, les paroles, le concept, ma coupe de cheveux…

Ah… Ça veut donc dire que le Kamini que l’on connaît, avec les cheveux ébouriffés, c’est un personnage ?

Non, pas du tout. Elle date cette histoire. Quand j’étais en troisième année d’école d’infirmiers, j’avais pris le pari que si j’avais plus de 15 de moyenne je me faisais la coupe à la Dragon Ball Z. Du coup, j’ai dû les défriser et me les relever. Je n’ai juste pas eu le temps de les teindre en jaune.

Un petit mot à vos spectateur­s d’Avranches avant de venir, vendredi soir ?

Déjà, il faut qu’ils aillent voir le film. Ils vont encore plus se marrer vendredi. Sinon, j’ai hâte d’y être. De découvrir leur ville, de les rencontrer.

Vendredi 24 juin, Kamini en spectacle dans le cadre du festival Poignées d’humour. À 20 h 30, salle Victor-Hugo. Billetteri­e gratuite à la mairie, aux heures d’ouverture. Limité à 450 places. Toutes les dates de l’artiste sur sa page Facebook : Kamini officiel.

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« Si je dois faire une vanne, sur l’Euro 2016 ou sur la politique, je la ferai. »

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