Martine Le Cornec, une artiste aux multiples inspirations

À Notre-Dame-des-Champs, outre quelques sculptures, la plasticienne vainquaise mettra en scène, avec une vidéo en temps réel, la baie du Mont Saint-Michel. Portrait.

« Peintre. En fait, en y réfléchissant, je pense que je suis peintre. » Même pour Martine Le Cornec, artiste plasticienne installée dans le village de SaintLéonard à Vains, il n’est pas toujours aisé de définir son propre travail, tant ses inspirations sont diverses. « Je suis constamment en recherche, poursuit-elle. Je m’inspire du passé, du présent. Je réfléchis sur toutes les formes de l’art. Actuellement, je dessine beaucoup. Au départ, je peignais surtout. Je fais également de la gravure. Mes oeuvres sont aussi bien conceptuelles, qu’abstraites. »

Retransmission dans une chapelle

Son chez-elle, sorte de « cabinet de curiosités » , illustre parfaitement les différentes influences qui la traversent. « Il était important de fonder un atelier-galerie. Un lieu où, avec mon compagnon, nous créons, mais aussi où nous exposons d’autres artistes. Ça aurait été malsain de n’avoir que nos travaux. L’aspect galerie permet l’échange, même quand les personnes ne sont pas là. Pour moi, qui n’ai aucune formation, mais qui ai toujours vécu avec des artistes, c’est un peu comme une école d’art. Ça déstabilise, aussi, parfois. »

Les supports, les outils, les matériaux… Avec Martine Le Cornec tout change. Tout évolue. Comme ses gravures sur des linceuls, obtenues à l’aide de sa précieuse presse, qui occupe une grande partie de son rez-de-chaussée. Elle en exposera, d’ailleurs, quelques-unes, à l’église NotreDame-des-Champs, du 8 juillet au 18 septembre, date des Journées européennes du patrimoine, à l’oc- casion de l’exposition Concorde.

Au sein de l’édifice religieux avranchinais, la native de Caen (Calvados) poussera encore plus loin l’innovation, avec un support bien particulier. Pendant deux mois, la baie du Mont Saint-Michel sera filmée à l’aide d’une webcam installée sur la tour ouest de l’église. L’image sera retransmise, en direct, au-dessus de l’hôtel d’une des chapelles de l’église. « Il y a une telle clarté dans cette chapelle ! J’ai choisi la plus éclairée pour faire de la vidéo… rigole Martine Le Cornec. C’est un pari difficile. Par mauvais temps, ce sera net. Quand il fera beau, on aura une image diaphane. Ça changera constamment. »

Ancienne professeure d’anglais, l’artiste est partie à la retraite en cette fin d’année scolaire. L’occasion, pour elle, de se consacrer pleinement à l’art, à sa diffusion et à sa promotion. « Je ne suis pas croyante plus que ça. Mais si Dieu me prête longue vie, je souhaite continuer mon travail de création. Aller au fond des choses. » Qu’elle soit entendue.