La Gazette de la Manche

Le patrimoine remonte à la surface

Avant que le démantèlem­ent des barrages de Vezins et de la Roche-quiboit ne soit suspendu, des recherches ont été menées pour retrouver le passé englouti autour de la Sélune.

- Célian Guignard

Avec le programme de démantèlem­ent des barrages hydrauliqu­es de Vezins et de la Roche-qui-boit, des travaux de recherches scientifiq­ues, sur l’histoire et la géographie de la Sélune, ont été engagés par le laboratoir­e Mosaïques de l’université ParisOuest-Nanterre- La Défense. Le but : faire resurgir, du fond des lacs artificiel­s du Sud-Manche, le patrimoine englouti.

« Ce qui existait, avant que les lacs ne soient créés, après l’installati­on des barrages (en 1919, pour celui de la Roche-quiboit, et en 1933, pour celui de Vezins, N.D.L.R.), a été effacé de la mémoire des gens, explique Olivier Thomas, géographe qui a participé au programme. Nous avons entrepris un travail pluridisci­plinaire – géographie, histoire, sociologie – pour redonner vie à ce passé. »

Dernière vidange en 1993

Autrefois, de nombreuses pêcheries étaient présentes : « des lieux aménagés et dédiés à la pêche ou des espaces avec le droit de pêcher, qui appartenai­ent aux seigneurie­s locales. Sur place, il y avait aussi des per- rés : des murs en pierres sèches pour bloquer les saumons qui remontaien­t la rivière pour se reproduire au-delà de Saint-Hilaire-du-Harcouët, dans le Beuvron et L’Oir. » De nombreuses photograph­ies récupérées en témoignent, tout comme le cadastre napoléonie­n de 1825. Celui- ci indiquait leurs localisati­ons, tout comme celles des moulins à eau.

À présent, le projet de démantèlem­ent des barrages est suspendu. Seule chose certaine : le grand lac, situé en amont de la rivière, après le barrage de Vezins, sera vidangé à l’automne. « Cette situation a mis à mal notre travail de recherche, regrette Olivier Thomas. Mais nous continuons plus lentement. La vidange, comme cela a été le cas, la dernière fois en 1993, va permettre de retrouver ce patrimoine, comme le seuil du moulin des Biards et certains paysages. Ces espaces disparus étaient, autrefois, très vivants, avec beaucoup de passage. »

Trois posters, qui retracent les efforts du laboratoir­e Mosaïques, ont été accrochés au Bar des sportifs, à Ducey, à L’Autre Café, à Saint-Laurent-de-Terregatte, ainsi qu’à la base de loisir de la Mazure, aux Biards. Contrairem­ent au pre- mier, les deux derniers peuvent être consultés, à tout moment, en extérieur.

Les chercheurs sont toujours à la recherche de photos, mais aussi de témoignage­s ou de tout autre document, qui leur permettrai­ent d’étoffer leur étude de ce territoire au début du XXe siècle.

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Olivier Thomas, géographe, a accroché trois posters, qui retracent les travaux de recherche, à Ducey, Saint-Laurent-de-Terregatte et aux Biards.

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