Accident et alcool au volant : « Les assurances ne paieront pas »

Isigny-le- Buat. « Avant, c’était une personne en bonne santé » . Avant le 21 septembre 2014. Le jour où Angela et son mari Eugène ont croisé le chemin de Xavier. C’était à Isigny-le-Buat, à un carrefour sur la route de Vezins. Au volant avec 0,96 gr d’alcool par litre de sang, il leur brûle la priorité. Le choc est violent. L’accident grave. Grave pour ce couple d’Anglais. « Elle, est handicapée maintenant » . Elle a eu une fracture de la colonne cervicale, une autre au sacrum, une autre encore à la hanche. Une blessure au pied. Lui, un traumatisme du rachis et une fracture à l’épaule. Aujourd’hui, Angela souffre de pertes d’équilibre, de crises d’angoisse. « Elle aimait beaucoup marcher » . C’est fini, « elle ne peut plus le faire sur de longues distances » . Eugène, lui, a vu ses problèmes d’eczéma s’amplifier. Il souffre de brûlures sur la peau et des difficultés à reprendre le volant.

Il a presque tué ma femme

À la barre à Avranches, assistés de leurs interprètes, ce couple de personnes âgées est venu dire leurs souffrances. Elles se lisent sur leur visage : « Je me fatigue facilement. J’ai mal au dos, aux jambes. » Angela explique qu’elle se sent comme si elle avait dix ans de plus. « Il a presque tué ma femme » dit Eugène, plein d’émotions. « Elle a passé des mois à l’hôpital d’Avranches. Cinq mois de notre vie et ce n’est pas fini » . De retour à Londres, ils poursuivent encore leurs traitements.

Xavier, 43 ans, ouvrier d’abat- toir, s’excuse. « Je passe rarement par là. Je ne connaissais pas spécialement la route » . Raison de plus pour faire attention, lui répond la juge qui voudrait savoir pourquoi il a bu avant de prendre le volant. « J’avais pas mal de souci » , répond Xavier. « Vous en aurez davantage maintenant » lui réplique la magistrate. « L’alcool ne suffit pas à vous excuser » . D’autant que « tous les jours, on entend que c’est dangereux. La fatigue, l’alcool altèrent les réflexes » . « J’ai totalement arrêté depuis », dit Xavier. « Vous buviez régulièrement ? » « Surtout de l’apéritif. Du Ricard. Deux, trois bons » admet Xavier. « Ça monte vite le Ricard ! » lui dit la juge. Aujourd’hui, ses analyses de sang montrent qu’il n’y a « plus de consommation massive » , selon son avocate.

Ses assurances ne paieront pas

Un « effort pour s’arrêter de boire » mis de l’avant par le procureur qui ne requiert que trois mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve. La juge va bien au-delà de ses réquisitions. Xavier écope de 6 mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve de 2 ans. Il devra se soigner. Son permis de conduire a été annulé. Il devra aussi verser 750 € au couple pour leurs frais de déplacement à l’audience. Et c’est loin d’être fini. La magistrate l’avertit : « Un accident avec de l’alcool au volant, les assurances ne paieront pas ! » Quand les intérêts civils du couple passeront au tribunal, il doit s’attendre à devoir régler, lui-même, « des sommes très importantes » .

Chausey. Dimanche 10 juillet, vers 23 h 30, un papa signale au CROSS Jobourg, le Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage du Nord Cotentin, que sa fille de 19 ans est partie en mer vendredi 8 juillet depuis Granville. Elle est à bord d’un voilier de location, avec ses grands-parents et deux amis âgés d’une vingtaine d’années. Le père de la jeune fille a reçu un appel téléphonique très court et haché mentionnant « canot » et « désemparés » .

La vedette de la station SNSM de Granville, Patron JM Camenen, et l’hélicoptère Dragon 50 de la sécurité civile sont immédiatement engagés pour effectuer les recherches de nuit.

A 00 h 47, la jeune fille parvient à transmettre les éléments suivants par téléphone mobile : elle est à la dérive dans le chenal (Sound) de Chausey avec ses grands-parents alors qu’ils tentent de regagner Chausey à bord de leur annexe dont l’hélice est engagée. Les deux amis étaient quant à eux restés à terre, à Chausey.

Une fois arrivé sur zone, le Dragon 50 a hélitreuillé trois personnes avant de les déposer à terre où elles ont été prises en charge par les sapeurs-pompiers de Chausey.

L’annexe a, quant à elle, été prise en remorque par le canot du poste de secours de Chausey lundi matin.