L’oscillation des prix plombe l’investissement
Valentin Peltier est éleveur porcin à Mortain. Sa matière première, en fonction des mois et des semaines, est vendue à des prix différents. Actuellement, le kilo part pour 1,459 €.
« Actuellement, nous sommes à un prix d’1,459 € le kilo. Ce qui n’est pas trop mal. Mais en début d’année, nous
sommes tombés à 1,07 €. » Valentin Peltier, éleveur porcin avec son père Philippe à Mortain, est membre du syndicat des Jeunes agriculteurs (JA), responsable de la filière porcine pour le département et la région. Chaque année, 6 000 bêtes sortent de sa production.
Un prêt de 30 000 €
Avec l’oscillation des prix d’achat de la matière première, les investissements de l’exploi
tation sont à l’arrêt. « En 2011, nous avons rénové un bâtiment pour 740 000 €. On en a un autre qui date de 1988. Là, c’est impossible pour nous de le refaire. J’ai vu des fermes, avec 120 truies, être vendues à 80 000 €. Normalement, si elles sont fonctionnelles, elles devraient valoir dans les 300 000. On ne peut même pas penser à arrêter. Juste pour rembourser notre dernier gros investissement, on doit continuer. »
Lorsque les prix chutent, comme il y a six mois, la trésorerie de l’entreprise plonge également. « Nous avons fait un emprunt de 30 000 € à un taux d’1 %, auprès de notre coopérative, pour faire face à la crise. C’est une avance de trésorerie. On va nous prendre 4 € par porc qui va sortir. Ce qu’il faut bien comprendre c’est que, même quand ça va mieux, nous devons boucher les trous que nous avons faits par le passé. »
L’été, avec une consommation à la hausse, les prix ont tendance à augmenter. Mais le jeune producteur reste prudent face à des cours qui peuvent vite se montrer capricieux.
« Si ça baisse en juillet-août, alors ça baissera automatiquement cet hiver. Je n’ai jamais vu de hausses à cette période. »
Malgré des temps difficiles, Valentin Peltier rêve toujours de reprendre l’exploitation familiale. « Je suis encore salarié. J’aurais aimé m’installer plus tôt. Ça viendra un jour. »