Il expose 130 postes de radio
Cyril Besnard, professeur de technologie au collège Challemel-Lacour a mis à disposition du musée d’Art et d’Histoire 130 de ses modèles. Portrait d’un passionné.
Cyril Besnard est professeur de technologie au collège Challemel- Lacour. Depuis 2000, il se passionne pour une activité « mangeuse de temps, chronophage » : la restauration de différents modèles de radios. Cette activité présente non seulement un aspect technique passionnant pour cet électricien de formation, mais aussi de l’ « achat, de la négociation et de la vente ».
Plus de 130 de ses modèles sont exposés au musée d’Art et d’Histoire d’Avranches. De 1920 à 1980, toute l’évolution et l’histoire de ce premier média de communication peuvent être retracées. Les quelque mille modèles restant sont entassés chez lui, du sol au plafond.
De nombreux déplacements
« Si j’avais ton âge, je collectionnerais les radios. » C’est à partir de cette phrase, prononcée par son beau-père, que l’idée lui vient de commencer à rassembler des pièces pour sa collection.
Dans sa famille « on garde beaucoup les choses ». Tout petit déjà, ses parents l’emmenaient à la décharge publique pour récupérer tout ce qui pouvait avoir un intérêt historique. « On partait le matin avec une remorque vide et on revenait avec quand elle était pleine », explique-t-il.
La première fois qu’il rachète une radio, il prend contact avec un collectionneur. L’homme accumulait et réparait des radios depuis l’âge de 14 ans. Il semblait être autant passionné que lui.
Plus tard, il achètera des modèles dans des vide-greniers ou sur internet. « La recherche est longue et puis il y a les dépla- cements », confie le passionné. De Marseille (Bouches-du-Rhône) à Lille (Nord), il parcourt toute la France pour acquérir les pièces et les modèles dont il a besoin.
Ce qui lui plaît par-dessus tout, c’est d’obtenir les pièces qui lui manquent et de « rencontrer des personnes différentes ». « Quand on trouve quelque chose qu’on cherche depuis dix ans, c’est satisfaisant » , explique Cyril Besnard. Bien sûr il pourrait tout acheter aux enchères, dans des salles des ventes, mais il ne pourrait pas y avoir « une histoire et une rencontre derrière presque chaque radio ». Parfois, « après quelques échanges », il reste en contact.
« Une passion encombrante »
S’il est arrivé une fois qu’un modèle de 1913 soit « nickel » du premier coup, d’autres modèles ont fait « quinze greniers avant d’arriver dans [ ses] mains » , l’état n’est plus le même.
Une des choses les plus difficiles est de trouver « certaines pièces détachées sur les premières radios ». Pourtant, ce sont ses préférés. « C’est tout un contexte. Elles ont traversé deux guerres, des bombardements et cent ans d’évolution. À l’époque, les gens voyaient quelque chose de magique, voire de terrifiant dans le fait que l’on entende une voix sortir d’une boîte. On avait déjà peur des ondes ».
Concrètement, il s’agit « plutôt de l’entretien que de la restauration ». Et s’il n’y a « plus la pièce d’origine », il faut en mettre une autre en attendant. Mais dès que c’est possible, ou qu’il trouve les bonnes pièces, il les « remplace par les pièces d’origine ».
« Le plus complexe, c’est le stockage. Si on ne veut pas tout entasser et exposer », concède le collectionneur. Pour tenir la distance avec cette « passion encombrante, il faut une famille conciliante » pour accepter le bazar dans toute la maison. Certains amateurs ont trop délaissé leur famille pour s’adonner à cette passion. Le professeur en a tiré des leçons et travail « sur un bout de la table de la salle à manger », pour rester présent.
Sa proposition de prêt a fait « l’unanimité au conseil municipal » et représente « l’aboutissement » de son travail de collectionneur. L’exposition actuelle ne durera que jusqu’au mois de septembre. À quand l’exposition permanente ?