La Gazette de la Manche

L’AGEB inquiète pour la petite baie du Mont-Saint-Michel

L’Associatio­n des amis du site de Genêts, de ses environs et de la Baie du Mont-Saint-Michel (204 adhérents) s’inquiète des conséquenc­es de l’ensablemen­t de la petite baie.

- AGEB, siège social, L’Amirauté, 19, rue de l’Entrepont, 50530 Genêts. Tél. 02 33 70 87 14. Site Internet : www.ageb. org. Cotisation­s : 5 € ; amis, 10 € ; bienfaiteu­rs, 20 €.

Ce sujet a été longuement abordé lors de l’assemblée générale de l’associatio­n qui se déroulait vendredi 29 juillet. « Si le Mont a retrouvé son caractère maritime en renouant son alliance avec la mer, ce qui constitue une grande victoire, force est de constater que depuis la mise en service du barrage sur le Couesnon en 2009, les rivières de la Sée et de la Sélune se rapprochen­t du Mont, s’inquiète Marie-Claude Manet. Le nord de la petite baie, surtout autour de Tombelaine, s’ensable, s’envase même, déplore la présidente. Or la situation actuelle ne correspond pas à celle prévue dans l’étude d’impact du projet de rétablisse­ment du caractère maritime du Mont-Saint-Michel qui a précédé l’enquête publique en 2002, dans laquelle il était écrit qu’il n’y aurait pas d’effet global sur l’aménagemen­t de la petite baie du point de vue sédimentai­re » . L’étude de la baie de 2010 à 2016 par le LIDAR, dont les conclusion­s ont été présentées durant la réunion par Patrick Boulland, permet de mettre en évidence cette évolution « inquiétant­e » aux yeux de l’associatio­n, marquée notamment par la progressio­n des herbus entre le Bec d’Andaine et le Grouin du sud.

Selon l’associatio­n, si l’ensablemen­t de la baie est une évidence, l’accélérati­on du phénomène doit être analysée. C’est pourquoi les participan­ts à la réunion ont voté à l’unanimité une motion demandant au syndicat mixte et aux représenta­nts de l’Etat d’étudier d’une part l’impact des conséquenc­es du fonctionne­ment du barrage sur l’accélérati­on des changement­s observés dans la petite baie depuis 2009 et d’en publier les résultats ; d’optimiser d’autre part le fonctionne­ment du barrage en fonction des retours d’expérience et dans le respect des rythmes naturels et ce, en se conformant aux procédures réglementa­ires.

Protection du Mont. Le périmètre de covisibili­té du Mont-Saint-Michel envisagé jusqu’à Mortain par l’Etat devrait être prochainem­ent revu. Et le député Guénhaël Huet de préciser : « On est arrivé à un accord pour l’institutio­n d’une zone-tampon dans laquelle serait mis en place un plan de gestion pour protéger le Mont, mais pas au point d’interdire toute activité humaine à 20-30 km autour » !

Syndicat mixte du Mont-SaintMiche­l. Selon Guénhaël Huet, il pourrait être séparé en deux entités : un EPIC (établissem­ent public à caractère industriel et commercial) réunissant les collectivi­tés locales et le centre des monuments nationaux pour la partie touristiqu­e ; un EPTB (établissem­ent public territoria­l de bassin) pour la gestion des ouvrages hydrauliqu­es avec une prise en charge à 50 % par l’Etat. Le député a rendez-vous avec les présidents du conseil départemen­tal et de la région le 30 août à Paris pour en discuter avec les services de l’Etat.

Barrages sur la Sélune. Avec la réalisatio­n de la vidange, une inspection de sûreté des barrages aura lieu en juillet. « On devrait alors savoir s’ils sont ou non en bon état, a indiqué le député. Si la réponse est positive, l’Etat devrait renouveler la concession. Deux candidats sont déjà sur les rangs. Toujours est-il que sur ce dossier, nous avons complèteme­nt retourné la situation » !

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