Un accord a été trouvé
Après quatre jours d’une mobilisation exemplaire, l’action syndicale menée sur le « rond point de la honte du lait » à Laval avait été suspendue sous l’effet conjugué de l’échec des négociations entre les OP et l’entreprise et de l’injonction du tribunal
Pour autant, les producteurs n’avaient pas baissé les bras et il avait été décidé de donner à la mobilisation une nouvelle ampleur en étendant l’action syndicale au niveau national avec, notamment, le blocage de plusieurs usines du Groupe.
C’est ainsi que lundi après-midi, des producteurs avaient organisé un sit- in devant les portes de l’usine Besnier à Villedieu. Trois autres sites étaient concernés en Normandie : Domfront, Livarot et Neufchâtel en Bray.
« Nous voulons obliger Lactalis à revenir à la table des négociations. Alors nous allons mettre la pression. On n’em- pêche pas les salariés de venir
travailler » indiquait Jean-Michel Hamel, secrétaire de la FDSEA de la Manche.
Les revendications restaient les mêmes : « On demande des prix rémunérateurs qui nous permettent de faire vivre notre famille. C’est pas indécent de demander un Smic et demi ! Moi, j’ai envie de demander à Emmanuel Besnier, 13e fortune de France qui vise le top 5, qui entretiendra le paysage français lorsque nous aurons tous disparu ? ».
Toute la nuit, les producteurs sont restés devant l’usine, sans toutefois empêcher les camions d’entrer ou sortir.
C’est à 7 h mardi matin que de nouvelles discussions s’engageaient entre les producteurs et Lactalis, des discussions qui débouchaient vers midi sur un accord.
Sébastien Amand, président de la FDSEA de la manche, indiquait quelques minutes plus tard qu’effevtivement un accord avait été trouvé pour les 5 prochains mois. Lactalis, précisait Sébastien Amand, rémunèrera les 1000 litres de lait à 290 euros en moyenne.
L’augementation de la rémunération se déclinera comme suit : sur la base du prix payé en juillet, les producteurs toucheront 2,5 centimes de plus par litre de lait au mois d’août, 3 centimes de plus en septembre, 3,5 centimes de plus en octobre, 4 centimes de plus en novembre et 4,5 centimes de plus en décembre.
« C’est une avancée » considère Sébastien Amand mais pour
autant « le problème reste entier et la crise reste bien présente » . Il appartient donc maintenant aux organisations de producteurs et aux transformateurs à travailler pour redéfinir le prix qui sera payé en 2017.
Et Sébastien Amand d’ajouter
que « nous attendons maintenant également du Gouvernement qu’il pèse de tout son poids à l’échelle européenne pour mettre en place un vrai politique agricole commune qui protège les producteurs de la volatilité des prix sur le marché ».