La Gazette de la Manche

Aucune fermeture de classes cette année

Une nouvelle carte scolaire, de nouvelles mesures et des objectifs ambitieux. Le point sur la rentrée avec l’inspecteur d’académie, Jean Lhuissier.

- Nathalie Delmas

« Quand les seuils sont atteints, on crée des classes » , explique le directeur académique des services de l’Education Nationale de la Manche, Jean Lhuissier, afin d’expliquer la nouvelle carte scolaire de cette rentrée. Concernant les changement­s effectifs sur les ouvertures ou fermetures conditionn­elles, pour cette rentrée, aucune fermeture de classes est à souligner contrairem­ent en février dernier où 19 classes avaient été fermées faute d’effectif suffisant.

Le nord Cotentin perd plus d’élèves que le centre et le sud

« Il y a bien des situations cependant où c’est inquiétant. Nous avons une dizaine d’écoles repérées en difficulté. Globalemen­t le nord Cotentin perd plus d’élèves que le centre et le sud. Le secteur d’Avranches en termes d’effectifs est stable » , souligne l’inspecteur.

Pour cette rentrée, l’académie a donc réaffecté ou recrée dix classes qui étaient en fermeture conditionn­elle, plus une classe en ouverture conditionn­elle, soit 20,5 créations de postes.

« Nous créons des classes provisoire­s parce qu’une tendance se dessine, conditionn­elles parce qu’il n’y a pas de raison que l’année suivante, l’école soit en difficulté. On tient compte de l’avenir et du potentiel. Créer une classe en sachant que l’année prochaine on la supprime n’a pas d’intérêt. C’est jamais bien perçu » , explique Jean Lhuissier, précisant que les seuils (nombre d’élèves) sont différents d’une école à l’autre, selon s’il s’agit d’une école de campagne, d’une école de ville, d’une école en éducation prioritair­e, etc… « Nous sommes à 22,78 élèves en moyenne dans le départemen­t en primaire, c’est très confortabl­e » .

Une unité d’enseigneme­nt pour les troubles autistique­s

Deux autres mesures ont été prises, à savoir la création d’une unité d’enseigneme­nt pour des enfants qui souffrent de troubles autistique­s à l’école primaire Raymond Brûlé de Saint-Lô.

Cette classe devrait être opérationn­elle après les vacances de la Toussaint dès que l’associatio­n qui travailler­a avec cette classe sera choisie.

Elle s’adressera à des enfants de maternelle qui souffrent d’autisme. Le départemen­t comptera ainsi deux unités d’enseigneme­nt, dont une à Cherbourg. « On est créateur dans ce domaine car cela répond à des besoins » , souligne le directeur académique.

Seconde mesure, un demi poste de conseiller départemen­t pour les directeurs d’école a également été créé afin de conseiller les autres directeurs d’école.

Développer une culture de la sécurité

Parallèmen­t à ces mesures, le départemen­t affiche ses objectifs pédagogiqu­es. Les premiers sont liés aux attentats. L’académie souhaite travailler avec les directeurs d’école et chefs d’établissem­ents afin de développer une culture de la sécurité « même si on vit dans une région paisible » .

« L’idée est de former les élèves sans établir de psychose ni créer de bunker. Nous avons des guides qui sont donnés aux enseignant­s. Comment parler aux enfants de maternelle si il y a un attentat ? On va parler aux enfants en fonction de leur âge et de leur développem­ent. On surveille, on filtre… On va former tous les élèves de 3e aux gestes de premiers secours. C’est une éducation à la santé et à la sécurité. On va aussi faire des services d’évacuation comme on le fait pour les incendies « .

Arrêter l’échec scolaire très tôt

Un axe important dans notre départemen­t pour le directeur d’académie est la réussite scolaire de tous les élèves. « Il faut savoir que dans la Manche, nous avons de très bons résultats au Brevet et au Bac, mais là où on n’est pas bons, c’est dans le taux de pourcentag­es d’élèves qui poursuiven­t les études supérieure­s. C’est regrettabl­e. On est les derniers de la classe en dessous de la moyenne nationale. C’est notre point faible. On va travailler sur cette question-là. Il faut donner de l’ambition aux enfants et cela commence dès la maternelle. Il faut mettre une croix sur l’échec scolaire » .

Jean Lhuissier regrette que notre départemen­t ait un taux de redoubleme­nt supérieur à la moyenne nationale. « On est les derniers des derniers. Même s’il y des redoubleme­nts efficaces, mais très peu… On dévalorise les élèves lorsqu’on le fait redoubler. Il faut les aider. Les comprendre. Les soutenir » .

Pour l’inspecteur d’académie la priorité doit être donnée à l’orientatio­n avec plus d’enfants vers l’enseigneme­nt général technologi­que. « L’apprentiss­age n’est pas réservé aux élèves qui sont en échec scolaire » , préciset- il. « Nous avons beaucoup d’élèves qui vont vers un Bac pro, on veut qu’ils aillent vers un BTS. Nos Bacs tecnologiq­ues ne sont pas assez demandés par les élèves. On doit les encourager. Actuelleme­nt, on terme d’orientatio­n, on a beaucoup trop d’élèves en BTS qui viennent de Bac généraux » .

Parcours avenir et formation

Enfin, dans la réforme du collège, la mise en place d’un parcours avenir est prévue dès la 6e afin que les élèves découvrent les métiers, l’entreprise. « On veut que l’école s’ouvre davantage au monde extérieur. Pour réussir à améliorer ces taux, la formation des enseignant­s est importante. Dix postes de remplaçant­s ont été créés en février dernier à cet effet. Dans chaque école primaire, il y aura au moins une journée de formation pour les enseignant­s. On peut dire que tous les jours de l’année scolaire, une école permet à un maître de travailler sur un thème choisi dans leur école, lié à leur projet d’école. Dans chaque collège, une formation également sera mise en place » .

En chantier

Enfin, l’académie souhaite travailler sur une convention ruralité pour essayer d’améliorer la situation des RPI, regroupeme­nt pédagogiqu­e intercommu­nal.

« 75% des RPI sont dispersés et cela pose problème. Nous souhaitons les rassembler. On garantira le maintien d’un certain nombre de postes. Ils auront donc des seuils favorables. On espère que les communes nouvelles favorisero­nt cela. On passerait d’une école de la commune à une école pour la commune » .

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Jean Lhuissier, inspecteur d’académie, directeur académique des services de l’éducation nationale de la Manche, souhaite moins de redoubleme­nts et plus de sécurité.

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