La Gazette de la Manche

En Normandie, toujours moins de naissances et plus de décès

La population en Normandie progresse de façon modeste. Le solde naturel reste positif mais, avec le départ de la région d’une partie des jeunes actifs, les naissances sont moins nombreuses.

- Insee Analyses Normandie N°15 (consultez gratuiteme­nt cette étude sur le site de l’Insee) http://www.insee.fr/fr/ themes/ document.asp?reg_ id=34&ref_id=24646 (rubrique publicatio­ns)

La population normande vieillit ainsi plus rapidement qu’ailleurs et la région perd progressiv­ement sa caractéris­tique de région jeune. Le nombre de personnes de 60 ans ou plus a très nettement augmenté et un normand sur dix a maintenant 75 ans ou plus. Le nombre de décès a augmenté en 2015 un peu moins fortement qu’en moyenne nationale, en raison d’un effet atténué de la canicule. L’espérance de vie des Normands demeure parmi les plus faibles de France.

9e des 13 régions frannçaise­s

La Normandie compte 3 334 660 habitants au 1er janvier 2015. Elle est la 9e des 13 régions françaises en termes de population, devant la Bretagne, la BourgogneF­ranche-Comté, le Centre-Val-deLoire et la Corse. Comme dans toutes les régions du nord de la France (Hauts de France, Île-deFrance et Grand-Est), l’augmentati­on de sa population résulte du seul excédent des naissances sur les décès. En moyenne ces cinq dernières années, la région gagne ainsi un peu plus de 4 800 habitants par an. Les naissances sont supérieure­s de près de 8 100 aux décès, mais les départs d’habitants sont supérieurs de 3 300 aux arrivées dans la région.

La croissance démographi­que de la région est peu dynamique. La réduction de l’excédent naturel et l’augmentati­on du déficit migratoire ont, à parts presque égales, diminué de moitié la croissance démographi­que annuelle de la Normandie ces cinq dernières années par rapport à la période 2000- 2010. En progressio­n de 0,15 % par an depuis 2010, la population normande croît ainsi trois fois moins vite qu’au niveau national.

La baisse de l’excédent naturel normand s’explique, sur longue période, par la baisse du nombre de femmes en âge d’avoir des enfants (du fait des nombreux départs de jeunes actifs ou étudiants) et, plus récemment, par le recul des taux de fécondité. Durant l’année 2015, 36 715 bébés sont nés en Normandie, soit 913 de moins qu’en 2014. Ce recul de 2,4 % est comparable à celui enregistré en France (- 2,5 %). C’est dans l’Orne que la baisse a été la plus forte (- 5 %). Les diminution­s enregistré­es dans l’Eure et le Calvados (- 4%) sont également supérieure­s à celle constatée au niveau national. En 2014, l’indicateur conjonctur­el de fécondité s’élève à 1,96 enfant par femme en Normandie, niveau proche de celui de la France métropolit­aine et en dessous du seuil de renouvelle­ment des génération­s (2,1 enfants par femmes).

En Normandie comme en France, on observe un report de la maternité vers des âges plus avancés. Les comporteme­nts sociaux et matrimonia­ux se modifient et expliquent ce report progressif de l’âge à la maternité. Les mises en couples et les unions se font plus tardivemen­t, les séparation­s et les familles recomposée­s sont plus nombreuses, les études plus longues. L’âge moyen des mères à la naissance ne cesse d’augmenter. En Normandie, il passe de 29,1 ans en 2000 à 29,8 ans en 2014.

Les décès en forte augmentati­on

Le nombre de décès a augmenté fortement en 2015. Avec 33 029 décès, la Normandie compte 1 740 décès de plus qu’en 2014. Cette progressio­n de 5,6 % est toutefois moins forte que celle enregistré­e en France métropolit­aine (+ 7,2%). La hausse de la mortalité est en effet liée principale­ment à des conditions épidémiolo­giques et la canicule enregistré­e pendant l’été s’est trouvée atténuée dans la région, générant un nombre moindre de décès en juillet 2015 qu’en 2014, contrairem­ent à ce qui a été enregistré sur l’ensemble du territoire.

Depuis 2008, l’augmentati­on du nombre de décès est continue en France comme en Normandie, l’effet du vieillisse­ment de la population n’étant plus compensé par la baisse du taux de mortalité.

Espérance de vie : moins élevée qu’ailleurs

Avec l’allongemen­t de la durée de vie et l’avancée en âge des génération­s nombreuses du baby boom, le vieillisse­ment de la population de Normandie se poursuit à un rythme rapide. Le nombre de jeunes de moins de 20 ans a diminué, aussi bien en nombre qu’en proportion, sur les 15 dernières années. Pourtant, en 2000, la Normandie était la région la plus jeune de France derrière les Hauts-de- France, avec 27 % de moins de 20 ans contre 25,5 % en France. Au 1er janvier 2015, l’âge moyen est de 40,9 ans, soit 3,1 ans de plus qu’en 2000. Les 60 ans ou plus représente­nt 26 % de la population et leur nombre a augmenté de 32 % en 15 ans. Parmi eux, les 75 ans ou plus, âge où les problèmes d’autonomie commencent à se faire sentir, sont aussi de plus en plus nombreux. Un Normand sur dix a ainsi plus de 75 ans.

Malgré l’allongemen­t de la durée de vie des Normands, en 2014, l’espérance de vie dans la région est moins élevée que la moyenne de la France métropolit­aine. Pour les hommes, elle s’élève à 78 ans, soit 1,3 année de moins qu’au niveau national, pour les femmes, elle s’établit à 84,5 ans, soit 0,9 année de moins. La Normandie est la région de France où l’espérance de vie est la plus faible après les Hauts de France.

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