La Gazette de la Manche

Sa mère ne dit rien, il frappe fort

Vendredi 21 octobre, le tribunal de Coutances a condamné un homme de trente ans à deux ans de prison sans mandat de dépôt pour avoir tapé sa mère.

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Après une journée de travail, mercredi 19 octobre, Nicolas*, 30 ans, décide de se rendre chez sa mère, à Cuves près de Brécey. Lui veut obtenir des réponses, notamment sur les circonstan­ces du décès de son père et d’autres questions relatives à son enfance. Il n’avait pas vu sa mère depuis plusieurs mois. La dernière visite s’était mal passée. Il était en effet déjà passé au tribunal pour violence et dégradatio­n sur sa mère qui est invalide à 70 %. La violence a pris des proportion­s nettement plus importante­s cette fois. Elle refuse de le laisser rentrer, mais lui commence à la rouer de coups et semble perdre la tête. Il tape plusieurs fois avec les poings et les pieds alors qu’il a gardé ses chaussures de sécurité. Il va même lui donner des coups de tête !

Sa mère tombe à terre. Il continue de la frapper au sol à plusieurs reprises.

C’est en voyant les traces de sang qu’il s’arrête et demande à une voisine présente sur les lieux « d’appeler les pompiers sinon il allait la tuer. » Les marques laissées sur le visage et le cou de la victime sont nombreuses. Elle a notamment des ecchymoses, une fracture du nez et une côte cassée. Le prévenu indiquait au tribunal « qu’il ne pensait pas qu’il allait faire ça. »

Cet homme est suivi depuis plusieurs années pour des troubles psychologi­ques et psychiatri­ques. Deux experts ont rendu un rapport indiquant son altération du discerneme­nt avec un trouble compulsif dans lequel il se focalise sur la mort de son père. Par ailleurs, les deux experts ont une analyse différente sur la prison. L’un estime qu’il peut y aller avec un suivi de près des services. L’autre psychiatre indique qu’il n’est pas compatible avec une détention. « Les deux experts s’accordent pour dire qu’il a besoin d’un suivi » , a expliqué l’avocate du prévenu. Elle a aussi expliqué qu’il voulait s’en sortir et se faisait déjà soigner pour ses troubles. Travaillan­t comme intérimair­e cariste à Avranches, il fait vivre son foyer comprenant sa femme et deux enfants.

Le tribunal le condamne à 2 ans de prison, sans mandat de dépôt et un an de mise à l’épreuve. Il a l’interdicti­on d’approcher la victime. Il lui a vivement conseillé de quitter le départemen­t.

*Prénom d’emprunt.

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