La Gazette de la Manche

Les parents en besoin de la réalité pour faire le deuil de l’enfant

Quand un enfant décède dans un accident de la route ou du travail, les parents ont besoin de connaître la réalité des faits. Un après-midi d’informatio­n et d’échanges est organisé sur ce délicat sujet.

- « Accidents mortels, quelles démarches pour les familles ? La réalité des faits : un besoin », samedi 19 novembre à la salle d’activité de Saint-Fromond de 14 h à 18 h (accueil dès 13 h 30). Entrée libre. Renseignem­ents et informatio­ns : jpv. accident@gma

Josette et Jean-Claude Lecampion de Mortain ont fait face en 1989 au décès de leur fils dans un accident de la route. A l’époque, loin des cellules psychologi­ques qui existent aujourd’hui – le drame avait fait trois morts – c’est auprès de l’associatio­n Jonathan Pierres vivantes qu’ils ont trouvé « une aide dans leur chemin de résilience. On n’a pas le choix, il faut avancer avec son deuil » , explique Josette Lecampion.

Le couple a participé à des conférence­s, des réunions d’échanges et d’écoute avant de s’investir dans cette associatio­n. Si après dix-sept années de présidence de l’antenne bas-normande ils ont passé la main il y a deux ans, ils restent des présidents d’honneur actifs.

« La vérité est nécessaire pour faire son deuil »

C’est parce qu’ils sont parents, endeuillés par un accident mortel, qu’ils sont en première ligne avec d’autres parents pour l’organisati­on de cet après-midi du samedi 19 novembre à la salle d’activité de Saint-Fromond. Entre 14 h et 18 h, une psychiatre spécialisé­e dans le deuil, un médecin urgentiste, des pompiers, gendarmes, intervenan­ts judiciaire­s, avocat, assureur et journalist­e interviend­ront tour à tour pour expliquer aux parents meurtris leur rôle.

« Les parents d’enfants décédés sur la route ont besoin de connaître la vérité, confie Jean-Claude Lecampion. Il n’est pas question de faire de reproches aux uns et aux autres, juste de savoir comment les choses se passent » . « On est tellement perdu quand ça nous arrive. C’est tellement brutal et violent, on ne sait pas à qui s’adresser. Pourtant on a besoin de la vérité pour faire son deuil » . Et Josette Lecampion de citer l’exemple de cette famille à qui l’hypothèse d’un suicide a été soutenue lors d’un accident du travail et qui la réfutait, sans être entendue. « L’accident s’accompagne de difficulté­s supplément­aires liées à l’informatio­n sur les causes et les circonstan­ces de cet accident. Ces éléments sont nécessaire­s aux parents pour leur compréhens­ion et leur travail de deuil » .

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