Le berger qui veut devenir président
Jean Lasalle, députémaire, sera à Avranches pour dédicacer son livre, à la librairie Mille et une pages le samedi 19 novembre.
Pouvez-vous nous expliquer pourquoi vous avez souhaité rencontrer les citoyens dans une marche longue de 5 000 km ?
J’ai entrepris cette marche à travers les chemins et les routes du pays après la crise sociale et de l’humain. Notre modèle que nous aimions tant depuis trente ans devenait fou. Il s’effondrait. Je voulais comprendre les raisons de cette chute en rencontrant directement les gens.
Quelles conclusions avez-vous tiré de ces échanges ?
J’ai rendu un rapport aux plus hautes autorités. D’abord à JeanMarc Ayrault et ensuite à Manuel Valls qui lui a succédé à la tête du gouvernement. Mes conclusions relataient les témoignages des citoyens leurs doutes et leurs colères. Le constat est qu’une bonne partie du produit intérieur brut est absorbé par la dette. Les gens ont l’impression de subir une sorte de raquette et beaucoup n’ont plus confiance en la politique.
Que pensez-vous de l’élection de Donald Trump à la tête de la première puissance mondiale ?
Je n’ai pas été surpris.
D’après vous ce vote populiste est-il annonciateur en France aussi d’un succès pour le Front national ?
Les électeurs du Front national ont trouvé une maison pour exprimer leurs colères. En attendant nous entendons des débats légers pendant la campagne de la primaire de la droite et du centre. Les sujets importants sont écartés et ils préfèrent savoir si Bruno Le Maire porte une cravate…
Quelles sont selon vous les bonnes questions à poser ?
Il faudrait se demander pourquoi nous sommes endettés. Personne n’a abordé le sujet. Faut-il vraiment s’accrocher à l’Europe ? Est-ce vraiment le continent tant espéré. Tout est mercantilisé on donne une valeur financière à tout. J’invite mes collèges concurrents à vraiment intéresser les électeurs dans cette future campagne.
Combien avez-vous de signatures pour rendre éligible votre candidature ?
J’ai 250 signatures de maires sans avoir consenti à trop d’efforts.
Quel résultat souhaitez-vous obtenir pour les présidentielles ?
J’ai un taux de notoriété important. Je vais vous paraître prétentieux mais je vise l’élection tout peut arriver.
Comptez-vous vous associer avec votre ancien camarade François Bayrou pour y accéder ?
Non. Nous n’avons plus la même vision.
La nouvelle organisation ter- ritoriale de la République (loi NOTRre) repense le territoire. Fils de berger et élu rural, craignez-vous qu’un fossé puisse se créer entre la ruralité et la ville comme certains peuvent le penser ?
Ce n’est pas la ruralité contre la ville. La pauvreté se trouve aussi à l’intérieur de la ville. Une partie des gens en campagne vit bien et une autre mal. Il faut un projet commun. En France tout a été construit autour de la commune. Au fil des années, des zones voient disparaître des gendarmes, des instituteurs, du percepteur et des infirmières. Il reste le maire, mais qu’adviendra-t-il de lui d’ici 50 ans ? ■