Touche de nombreux seniors

Lieux de vie des personnes âgées, les EHPAD sont accusés de négliger la nutrition de leurs résidents.

Selon une enquête menée par le magazine de l’UFC- Que Choisir, 38 % des résidents en Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes ( EHPAD) seraient en situation de dénutrition. Horaires des repas incongrus, composition des menus à revoir, absence de diététiciens, la liste des griefs est longue. Ainsi, l’association note que dans de nombreuses structures, le dîner est servi aux alentours de 18 heures. Un fonctionnement qui entraine un jeûne nocturne supérieur à douze heures.

Des apports insuffisants

Autre constat, des menus inadaptés aux besoins des seniors, notamment avec des apports protidiques insuffisants. La viande rouge n’est servie qu’une fois par mois dans certains établissements et laisse souvent la place à des nuggets, des cordons bleus, des burgers et autres préparations industrielles. De plus, le suivi nutritionnel des personnes âgées laisse à désirer. Seuls 7 établissements sur 43 pratiquent un suivi individuel mensuel réalisé par un diététicien. De son côté, la Haute Autorité de Santé ( HAS) recommande une pesée mensuelle permet- tant de dépister la dénutrition. Moins médiatisée que l’obésité, la dénutrition est pourtant lourde de conséquences. Elle augmente le risque de chutes et de fractures chez la personne âgée, accentue sa perte d’autonomie, prolonge sa durée de séjour à l’hôpital, entraîne une déshydratation, etc.

L’association délivre quelques conseils à suivre pour choisir son établissement d'hébergement. Elle insiste sur l’importance de la présence d’un coordonnateur au moins à mitemps et préconise de demander à voir la grille des derniers menus pour avoir une vision globale et être informé sur les horaires des repas qui devraient se rapprocher des horaires traditionnels. L’association alerte aussi sur la présence indispensable d’un choix alternatif au moins pour le plat principal. « Les résidents doivent d’ailleurs, en principe, remplir une feuille de goûts, à l’entrée », précise l’UFC. Au regard de ces constatations, l’association exige que « l’alimentation et le suivi nutritionnel dans les EHPAD soient inscrits parmi les enjeux du projet de loi de santé publique ».

APEI-Actualités. Johanna Amselem visuel Fotolia