Elle crée le Mont en 80 pièces
Yoko Fujita a traduit sa fascination pour Le Mont-Saint-Michel tout en découvrant la poterie.
C’est en débutant une initiation à la poterie et la céramique que la Japonaise Yoko Fujita a démarré sa reproduction du Mont-Saint-Michel en terre cuite.
Comme beaucoup de ses compatriotes, elle a été frappée par la Merveille à l’occasion d’un premier voyage. Les souvenirs seront tels qu’elle reviendra à plusieurs reprises avec son mari voir cette merveille de l’Occident. De retour au pays, les photos prolongeront le voyage. Mais l’empreinte du lieu est telle que la retraitée se lance dans la reproduction à l’échelle non seulement de l’édifice, mais aussi du village qui l’entoure.
Bâtisseur du Mont
Riche de sa récente approche du travail de la terre, elle se fait bâtisseur à partir de 2010. Pendant quatre ans, elle va se donner à cette vaste entreprise. Non sans avoir des moments de perdition devant l’étendue de la tâche qu’elle s’est fixée. Soutenue par son mari et ses enfants, elle ne lâche pas.
Quand quatre ans plus tard, son oeuvre est accomplie, elle se lance alors dans un cheminement en quête d’un lieu pour accueillir le fruit de sa passion.
Elle contacte l’association franco-japonaise qui la met en lien avec la communauté des Fraternités de Jérusalem. Soeur Anaëlle la met en relation avec la Fondation du Mont-SaintMichel, dont le prieuré d’Ardevon est le point d’ancrage du rétablissement du caractère spirituel du Mont-Saint-Michel.
François-Xavier de Beaulaincourt, son per- manent bénévole, lui fait bon accueil. Mais l’artiste veut une rencontre pour s’assurer que son Mont sera en de bonnes mains. Elle refait donc un déplacement sur place, où les intéressés la convaincront que son projet ne sera pas défaussé. Elle promet l’envoi de sa Merveille.
Le Mont en 80 pièces
En octobre dernier, Yoko Fujita arrive avec quelque 60 kg de colis en guise de bagages. « Chaque pièce était emmaillotée dans une couche épaisse de papier bulle, se souvient François-Xavier de Beaulaincourt qui, avec le couple de Japonais et Christine Follain en interprète, a passé un après-midi à déballer ce cadeau à la fondation. Je suis admiratif car artistiquement, le travail est touchant, mais en plus, malgré les moments de découragement qu’elle a pu connaître pendant ces quatre années, elle s’est dépouillée de son oeuvre » .
La maquette a été présentée pour la première fois au public, ce dimanche 13 novembre, dans la grange aux dîmes du prieuré d’Ardevon, à l’occasion de la vente annuelle au profit des Fraternités de Jérusalem.