La gestion de la baie sera partagée
La préfète de Région Normandie a installé la première Conférence de la baie, jeudi 22 décembre. Le plan de gestion Unesco sera écrit avec l’ensemble des parties prenantes.
« L’idée fondatrice de la Conférence de la baie est d’associer l’ensemble des parties prenantes dans les réflexions sur le devenir de la baie du Mont Saint-Michel : l’Etat, les collectivités territoriales normandes et bretonnes mais également les acteurs socioprofessionnels et les représentants de la société civile » . La préfète de la Région Normandie, Nicole Klein l’a dit très explicitement devant un parterre de deux cents personnes, accueillies à la salle Victor-Hugo d’Avranches par le maire David Nicolas.
Entourée d’Anne Gallo et d’Agnès Poussier-Winsback, respectivement vice-présidente des régions Bretagne et Normandie en charge du tourisme, elle a rappelé que cette mission de coordination lui avait été confiée par le Premier ministre Manuel Valls, lors de sa visite au Mont- Saint- Michel le 25 avril 2016.
Le devenir de la baie, coécrit par les divers partenaires, telle est la recommandation formulée par l’Unesco pour ce patrimoine mondial. La Conférence de la baie ne traitera donc pas de « la gouvernance future du site du Mont-Saint-Michel, en cours de
réflexion » , même si, une fois créée, cette structure aura vocation à rejoindre la Conférence de la baie. Il ne sera pas plus question de l’avenir des barrages du SudManche, a souligné Nicole Klein.
La pléthore d’invités de ce jeudi matin a surpris de prime abord. Les représentants d’associations de défense de la nature, du patrimoine, des historiens, responsables de services de l’Etat, des collectivités territoriales, d’acteurs économiques, de congrégations religieuses, des parlementaires bretons et normands… Et si les représentants de l’Inter-Sage (aménagement et gestion de l’eau entre Normandie et Bretagne) n’avaient pas été invités, comme l’a souligné Christophe Fambon, la préfète a d’emblée répondu « qu’il n’y a pas de difficulté à rajouter des noms. Il n’y a pas d’exclusions. L’important, c’est de faire des propositions ».
Partage, échanges et coordination
Il faut donc voir dans cette assemblée plénière une des missions de cette Conférence de la baie : être un lieu de partage et d’échanges. L’autre mission étant celle de la coordination pour définir une vision stratégique. C’est avec le président du centre des monuments nationaux que la préfète proposera des modalités de gestion unifiée du site, « concertées avec les présidents des collectivités membres du syndicat mixte Baie du Mont-Saint-Michel et le président de la communauté de communes » .
Si elle a terminé ce travail, c’est au président Beleval du Centre des monuments nationaux de le parachever désormais, de sorte qu’un rapport puisse être présenté au Premier ministre, Bernard Cazeneuve, en janvier prochain lors de sa visite au Mont-Saint-Michel.
« Convaincre et pas contraindre »
L’Inter-Scot, réunion des instances normandes et bretonnes en charge d’urbanisme et d’aménagement du territoire dans la baie, travaille sur le sujet en s’appuyant sur l’exemple du Grand Chambord dans le Val de Loire. Son travail aujourd’hui reconnu (lire La Gazette du 7 décembre 2016) en fait un des acteurs actif de cette Conférence de la baie. « Ce plan de gestion doit convaincre et non pas contraindre » , a souligné Erick Goupil, président du Scot de la baie et coordonnateur de l’Inter-Scot.
Le président du conseil départemental et sénateur, Philippe Bas s’est dit confiant dans « la mobilisation du territoire » pour relever ces défis touristiques, économiques et environnementaux pour protéger le Mont Saint-Michel et sa baie. « Nos collectivités auront besoin de l’Etat, a-t-il rappelé à sa représentante, comme de la Région. La gouvernance est subordonnée à un accord de tous sur ces questions » . Il n’a pas manqué de dire sa « colère » face à des « textes exigeants, des compétences transférées, pas assorties des fonds néces-
. Même écho de la part du sénateur Jean Bizet qui veillera à ce que l’Etat ne fournisse pas que l’encre nécessaire à l’écriture de ce plan de gestion de la baie.
Le sous-préfet de Saint-Malo, François-Claude Plaisant, relevait pour sa part que « L’Etat ne sera pas là pour se substituer aux élus, mais il soutiendra les élus en capacité d’agir » . Sur l’aspect des contraintes qui régissent la baie, il note que « la norme est logique et cohérente » dans le cadre de la préservation, mais convient qu’il faut l’articuler et que ça nécessite « qu’elle soit claire et lisible pour tous » .
En conclusion de ces deux heures d’échanges, le consensus semble acquis que chacun soit entendu dans un esprit constructif pour écrire l’avenir du site.
« Diriger ce bien de façon partagée » « L’Etat ne se substituera pas aux élus »