Granville sort, Avranches reste
Dominés et menés à la pause, les footballeurs avranchinais ont tout renversé en deuxième mi-temps pour éliminer Laval (3-1) et se qualifier pour les 16e de finale de la coupe de France.
Le début de rencontre était pourtant à l’avantage des joueurs de Ligue 2 qui monopolisaient le ballon et s’installaient dans la moitié de terrain avranchinaise. Durant la première demi-heure, les actions pleuvaient sur la cage d’Anthony Beuve, le danger venant systématiquement du côté droit où évoluait un Bayard intenable. Ses centres précis trouvaient N’Diaye qui tirait d’abord à côté (8’) avant de placer une astucieuse talonnade en extension qui frôlait la transversale (15’). Le même N’Diaye tentait encore sa chance aux 20 mètres sans plus de succès (24’).
Pendant ce temps, l’USA sortait à peine de sa torpeur sur un débordement côté gauche de Blondel mais son centre ne trouvait pas Sangaré (10’). Surtout, les joueurs de Damien Ott abusaient de longs ballons en profondeur en direction de Thiaré dont la vivacité gênait l’arrière-garde lavalloise. Celui-ci s’écroulait trois fois dans la surface sans que l’arbitre ne bronche cependant.
Encore un grand Beuve dans les buts
La domination des Mayennais s’accentuait et il fallait encore un grand Anthony Beuve pour préserver sa cage inviolée. Le gardien gratifiait le public de Fenouillère d’une superbe envolée pour capter en deux temps un coup-franc dangereux de Coutadeur ( 16’) puis déviait magistralement en corner une reprise de Monfray (18’) avant de sortir avec autorité dans les pieds de Saint-Louis afin d’écarter une nouvelle situation chaude (20’).
En revanche, le gardien devait s’incliner quelques instants plus tard après avoir pourtant repoussé une nouvelle reprise à bout portant de Monfray. Le défenseur central Afougou, à l’affût devant la ligne de but, plaçait en effet le ballon sous la barre pour l’ouverture du score (0-1, 27’). Un avantage mérité concrétisant la domination des Tangos.
Malgré cette ouverture du score, les Avranchinais revenaient petit à petit dans le match. Jessy Benet avait déjà fait étalage de sa virtuosité en adressant une frappe vicieuse des 30 mètres qui tutoyait la lucarne de Cappone (25’). L’égalisation n’était pas loin lorsque Blondel s’arrachait pour récupérer un ballon avant de lancer Thiaré qui adressait un tir qui s’écrasait sur la base du poteau (40’). Peu après, Fofana renversait le jeu et alertait Sangaré dont la frappe croisée état stoppée par Cappone (44’). La mi-temps était sifflée sur cet avantage lavallois.
Benet égalise sur coup-franc
Au retour des vestiaires, Damien Ott ajustait son schéma tactique en faisant rentrer Louiserre à la place de Lavenant. Sur un coup-franc dangereux à l’entrée de la surface, Jessy Benet plaçait subtilement une frappe du gauche qui transperçait le mur lavallois et prenait Cappone à contre-pied pour égaliser et réveiller tout un stade (1-1, 48’). La rencontre montait alors d’un cran en intensité. À une contre-attaque exploitée par Sangaré répondait une frappe du gauche de Quintin que Beuve écartait une nouvelle fois (55’).
Puis Louiserre tentait sa chance des 30 mètres mais Cappone sortait la frappe qui allait se loger sous la transversale (58’). Le corner tiré par Clauss trouvait le pied… d’Afougou qui trompait de façon maladroite son propre gardien. Explosion de joie dans le stade, Avranches prenait les devants (21, 59’).
Le chef-d’oeuvre de Clauss
Si Saint-Louis était tout proche d’égaliser (63’) avant que Koné ne s’illustre d’un retourné acrobatique sans grand danger (71’), ce sont pourtant bien les Avranchinais qui maîtrisaient la fin de match. Benêt était tout proche du doublé en conclusion d’un superbe enchaînement collectif amorcé par Blondel et Fofana mais sa frappe du droit frôlait la cage des visiteurs (68’). Dix minutes plus tard, Jonathan Clauss récupérait un ballon et s’appuyait sur Benet avant de déborder côté droit. Après avoir éliminer chacun d’un ballon piqué un défenseur et le gardien, le latéral crochetait un autre défenseur avant de placer le ballon dans le but vide au terme d’une action de 75 mètres. Le feu follet avranchinais pouvait se prendre la tête dans les mains, il venait de signer une action de grande classe qui venait de sceller la qualification des siens (3-1, 78’).
Les joueurs de Marco Simone étaient résignés. La paire DerrienMichel, impeccable, ne laissait rien passer derrière et Damien Ott, en transe, pouvait exhorter le public à se lâcher à l’entrée des arrêts de jeu. Les « Allez les bleus » rythmaient les dernières minutes de la rencontre. L’US Avranches décrochait ainsi la deuxième qualification de son histoire pour les 16e de finale de la coupe de France, deux ans après celle obtenue face à Lorient. À croire que la couleur orange des visiteurs à ce stade de la compétition lui porte chance ! Cela reste assurément un beau cadeau pour le club qui fête cette année ses 120 ans.
« Une deuxième mitemps incroyable »
Damien Ott va également vivre son deuxième 16e de finale de coupe de France de sa carrière d’entraîneur. Rasé de près dans les vestiaires par Jonathan Clauss, il se confiait peu après : « J’ai demandé aux joueurs d’aller au bout d’eux-mêmes sur ce match. Ce qui est beau c’est ce retournement de situation. Après une première mi-temps terne de notre part, la suite a été incroyable. Il fallait que je réorganise l’équipe afin qu’elle soit plus agressive. J’espère que cela nous servira à progresser pour la suite du championnat. Nous voulons vraiment dédier cette victoire au président Guérin à qui la coupe de France tient à coeur. On a écrit une belle page de l’histoire du club et j’espère qu’il y en aura d’autres. »
Le prochain match
Retour au championnat vendredi 13 janvier avec le début de la phase retour. Les Avranchinais reçoivent à 20 h le Paris FC et tenteront de confirmer leur performance en coupe de France face à un adversaire avide de revanche après s’être incliné sur sa pelouse du stade Charléty 1-0 à l’aller le 12 août dernier sur un but de Mayulu.
Les joueurs de Damien Ott, 9e avec 23 points auront aussi l’occasion de prendre leurs distances avec les parisiens, 13e avec 20 points, et se donner un peu d’air par rapport à la zone rouge.