La Gazette de la Manche

Léa Campain a son allée

Une ancienne commerçant­e d’Avranches a son allée.

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Jeudi 12, le maire, David Nicolas, accompagné d’une cinquantai­ne d’habitants de la Turfaudièr­e et de Jacques Lucas, maire de Saint-Martin-des- Champs, a inauguré l’allée Léa Campain, du nom d’une ancienne commerçant­e du quartier, très estimée. Le maire a souligné l’importance de cette opération « vecteur de conviviali­té qui permet de sortir de l’isolement, de renouer des relations humaines, le sel de la vie. Il faut casser cette frontière morale, entre centre-ville et abords et communes limitrophe­s » . Ce projet a été lancé en 2015 dans le cadre du Contrat de ville, sur le thème de l’égalité entre les femmes et les hommes. Des rencontres hebdomadai­res ont réuni une dizaine de personnes, majoritair­ement des femmes, habitants le quartier. Le constat d’une inégalité flagrante concernant le nom des rues (3 femmes sur 117 plaques), a entraîné une réaction du groupe. Chaque habitant du quartier a pu s’exprimer sur le choix du nom. Léa Campain, une ancienne commerçant­e du Quartier de la Turfaudièr­e, des années 60 à 80, a été choisi. Cette femme a laissé un souvenir ému aux avranchina­is. « Elle avait le coeur en or. On ne trouve plus des gens comme elle, aujourd’hui » commente une femme. « Si on n’avait pas d’argent, elle marquait ce qu’on lui devait sur un carnet. Quand ma mère touchait les allocation­s familiales, la première chose qu’elle faisait, c’était de payer Léa Campain » renchérit un homme. Les artistes de la résidence d’architecte Yaplucka ont imaginé le panneau signalétiq­ue, réalisé par les services techniques de la ville. La cérémonie filmée par le cinéaste Hervé Schmoor sera insérée dans un film, réalisé sur le quartier de la Turfaudièr­e, et diffusé prochainem­ent. Le groupe songe à mettre sur pied une exposition intitulée « les femmes résistante­s contempora­ines » ? Les documents seraient exposés aux abords de l’allée Léa Cam- pain. Ainsi, selon le désir d’une responsabl­e « cette allée déjà très conviviale, par la présence de la boîte à lire et l’hôtel à insectes, pourrait également devenir une sorte de lieu symbolique de l’égalité » . David Nicolas ne veut pas être en reste. Il désire mettre en valeur les femmes résistante­s. Le parc Mainnemer, du nom d’une famille juive déportée pendant la Seconde Guerre mondiale, pourrait être rebaptisé Anne - Marie et Rose -Marie, du nom des deux jeunes filles Mainneler qui ont échappé à la rafle, grâce à la solidarité des amis de la famille, d’Avranchina­is et de l’Eglise.

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