Excédé par la tondeuse, il arrose la piscine d’huile
Le Mesnil- Gilbert. « Tout allait bien. Ils prenaient le thé ensemble. » , c’était en 2014, Marc venait de s’installer. Puis, ça se dégrade. A tel point que le 2 juillet dernier, Marc a frappé son voisin à coups de barre de fer. En avril, profitant de l’absence du couple, il a versé de l’huile de vidange dans leur piscine !
Mardi 17 janvier, au tribunal correctionnel d’Avranches, Marc, la cinquantaine, minerve au cou et tenue décontractée, s’est expliqué. A sa manière. La victime, c’est lui ! Il est chasseur, il a des chiens mais ils ne font pas de bruit la nuit. En revanche, son voisin, propriétaire de gîtes, a un tracteur-tondeuse qu’il utilise à pas d’heure. Pour autant « je n’ai jamais déposé plainte » . Et pour cause : « M. et Mme F. soudoient les gendarmes ! »
Le ton est donné
L’audience s’annonce « difficile. Je sens que ça va être compliqué » dit la juge. D’autant que le prévenu ne cesse de l’interrompre par des « déclarations farfelues » , affichant même une attitude irrévérencieuse à l’égard du procureur. Et tandis que la juge haussera le ton à plusieurs reprises, le gendarme de service finira par se camper derrière le prévenu pour veiller au maintien de l’ordre.
Le bruit en cause
Quand ses voisins portent plainte, Marc les menace de « faire venir 70 chiens pour une vénerie » . Il a le droit, assure-t-il. Des voisins qui « m’enquiquinent depuis septembre 2014 ! Ils continuent de faire du bruit le samedi et le dimanche » . Sur le banc des victimes, en costume soigné, Monsieur F., ex-pompier à Londres, est flanqué de son interprète et de son avocat et ne dira mot tout au long de l’audience. Un samedi, le 2 juillet, alors qu’il circulait sur le chemin à bord de son tracteur, Marc lui a asséné deux coups de barre de fer avant qu’il puisse s’emparer de l’arme et le plaquer au sol.
Des faits gravissimes
Marc admet sa responsabilité, a minima : juste « un coup de barre » sur le bras. « Ce sont des faits gravissimes » , lui dit la juge. Marc rassure : « Je ne suis pas un mauvais garçon. C’est lui. Je suis doux comme un agneau » . Un agneau qui sort les griffes : il reproche à son voisin d’être « dé- foncé comme un coin. La seule chose qu’il fait, c’est de boire » . Pour autant : « Je regrette de lui avoir mis un léger coup, mais il faut qu’il arrête de faire du bruit en dehors des heures légales. Je veux que le bruit cesse » . Et d’évoquer le Brexit et la nécessité de « respecter les lois françaises » . En attendant, il a mis sa maison en vente. Là encore, il ne peut s’empêcher d’en remettre une couche en accusant le voisin de vouloir l’acheter bien moins chère que ce qu’elle vaut ! Et ce n’est pas fini !
Une rancune tenace
Il écope de 8 mois de prison dont 4 avec sursis et mise à l’épreuve de 2 ans. Il devra se faire soigner. Ne devra pas entrer en contact avec ses voisins. Ne pourra pas détenir d’armes. Ce qui le fait réagir : « Je fais appel tout de suite » . La juge poursuit : il doit 6 675 € à ses voisins pour remettre leur piscine en état. 1 000 € pour leur préjudice. Ils n’ont pas pu louer leurs gîtes, faute de piscine. 1 000 € pour leur frais de justice. Et Marc de conclure par un « connard » à l’adresse de son voisin, impassible.